Retranscription des premières minutes :
- « Le Grand Matin Sud Radio, 7h-10h, Patrick Roger. » « C'est à la une, il est 7h13, une dizaine de centres vont accueillir environ 800 mineurs isolés dans les Yvelines.
- Ces jeunes migrants sans famille, pris en charge par l'aide sociale à l'enfance, vont notamment s'installer à Mantes-la-Jolie.
- En tout cas, c'est ce qui a été décidé par le département, mais le maire horizon de Mantes-la-Jolie, Raphaël Cognac, qui est avec nous, n'est pas forcément d'accord et a lancé une pétition.
- Bonjour Raphaël Cognac.
- Bonjour.
- Bonjour. Expliquez donc pourquoi vous n'êtes pas d'accord avec cette décision qui est prise, je crois, au niveau départemental.
- Nous, on n'est pas d'accord pour deux raisons. La première, c'est une question de méthode.
- On ne peut pas venir voir un maire avec les équipes du conseil départemental pour lui dire, « Monsieur le maire, on va installer un village à cet endroit-là. Le lieu n'est pas négociable.
- Le nombre de mineurs n'est pas négociable. Et le permis de construire n'est pas négociable. » C'est ce que m'ont dit les services du département. Donc ça, ça ne s'appelle pas de la concertation.
- Ça s'appelle imposer un projet sans dialogue. Et ça, sur le fond, c'est inacceptable.
- Deuxième raison, on a à Mantes-la-Jolie 45 000 habitants. 21 000 habitent dans le quartier du Val-Fouret.
- C'est un quartier qui a des richesses magnifiques, mais aussi des grosses difficultés économiques, sociales et de sécurité aussi à certains endroits.
- Et donc, on pense qu'installer à cet endroit-là...
- Des mineurs qui ont besoin d'un accompagnement particulier et qui vont se retrouver en immédiate proximité d'un certain nombre de lieux qui sont des points de vie, des points de deal, etc., ce n'est pas du tout une bonne idée.
- Donc, si vous voulez, en tant que maire...
- Oui, Raphaël Cogné, quand vous avancez cet argument, qu'est-ce qu'on vous répond alors au département ? On me répond deux choses. On me répond d'abord qu'il va y avoir de plus en plus de mineurs non accompagnés et qu'il faut bien les loger quelque part. Ce qui est vrai.
- Tout le monde comprend bien qu'un mineur de 16 ans qui a une histoire personnelle compliquée parce que...
- On sait ce qu'ont vécu ces jeunes quand ils traversent la Méditerranée, etc. C'est compliqué.
- Donc, on me dit qu'il va y en avoir de plus en plus.
- Et on me dit que c'est le seul endroit des Yvelines où le département possède du foncier puisqu'en fait, ils vont venir dans un ancien collège qui appartient déjà au département.
- Et donc, c'est un endroit où ils peuvent faire les travaux rapidement et commencer le projet.
- Donc, en fait, en gros, on me dit que c'est là qu'il y a du foncier disponible.
- Donc, on va les mettre là.
- Et moi, je dis, écoutez, ça fait 20 ans qu'on travaille avec l'Agence de renouvellement urbain, qu'on essaie de déguetter...
- De déguiser le quartier du Val-Fouré pour le faire progresser vers le haut parce qu'on a tous intérêt à ce que ce quartier aille mieux.
- C'est pas en rajoutant des jeunes en extrême difficulté, quelle que soit leur qualité personnelle ou non, qu'on va arranger les choses.
- Donc, pour moi, c'est vraiment une question de bon sens.
- Oui. Vous n'êtes pas contre, effectivement, l'accueil, mais pas dans ces conditions.
- En plus, sans...
- Mais on a déjà des mineurs isolés.
- Vous avez déjà.
- Oui, vous avez déjà.
- On a déjà des mineurs non accompagnés à Mantes-la-Jolie.
- On en a une quarantaine sur la ville.
- Je n'ai jamais protesté contre ça.
- Parce que...
- Ils sont pris en charge dans des structures.
- Là, il s'agit d'en regrouper une petite centaine à un seul endroit.
- Et je pense que c'est exactement comme ça qu'on crée des ghettos urbains.
- Donc, on n'a pas passé 20 ans à essayer de désenclaver le quartier du Val-Fouré pour y rajouter ce qui peut, à terme, devenir un ghetto supplémentaire.
- Oui.
- Bon, mais en tant que maire, est-ce que vous pouvez vous y opposer ? Alors, je ne peux pas m'y opposer juridiquement, puisque le terrain ne m'appartient pas.
- Voilà.
- Et puis, je ne peux pas décider de ce qui se passe sur un terrain...
Transcription générée par IA