Retranscription des premières minutes :
- Le Grand Matin Sud Radio, 7h-10h, Patrick Roger.
- C'est à la une. Il est 7h11 sur Sud Radio. Nicolas Sarkozy a appris hier soir les modalités de sa détention.
- L'incarcération pourrait avoir lieu le 21 octobre à la prison de la santé. Bon, c'est ce qu'on a appris, en fait, hier.
- Tout ça reste à confirmer. Nous sommes avec Pierre Botton, ancien homme d'affaires qui a été incarcéré à la santé, qui l'a raconté dans deux livres. Enfin, il me semble bien. Moi, j'ai lu deux de vos livres sur ce qui se passe, justement, à la prison, notamment dans le quartier des VIP de la maison de la santé, désormais appelé QB4. C'est ça où c'était à l'époque, en fait.
- Ou plutôt le quartier des vulnérables. Parce que le quartier des VIP, c'était il y a 25 ans. Ça n'existe plus en prison. Il n'y en a plus.
- Alors aujourd'hui, comment ça peut se matérialiser, justement, pour Nicolas Sarkozy ? D'après ce que j'ai entendu, comme tout le monde, moi, j'ai pas d'informations plus. Ils vont le mettre à l'isolement.
- Et l'isolement en prison, c'est très très dur. Alors d'abord, il n'aura pas de traitement en faveur. Vraiment, il faut que les gens le savent.
- Et il faut voir le décalage qu'il va vivre. C'est-à-dire que c'est quelqu'un qui... Vous voyez, par exemple, il y a quelques années, il était reçu à la Knesset. Et il va rentrer en prison. Et il va devoir, dès son arrivée, il va être fouillé. Et il va devoir se mettre nu devant un surveillant.
- Donc vous voyez, le décalage est très important. Et l'isolement est très très dur. L'isolement est vraiment très très dur parce que vous n'avez pas tout ce qu'il peut y avoir, entre guillemets, au quartier des vulnérables. C'est-à-dire que vous n'avez pas d'activité. Ils vont peut-être lui aménager une promenade.
- Mais normalement, vous n'avez du sport qu'une fois par semaine. Vous voyez ? Parce que la surpopulation amène qu'évidemment, c'est pas la même chose.
- Et vous êtes tout le temps, tout le temps, tout seul. On a une expression. Les détenus ont dit...
- C'est du bleu. Parce que vous ne voyez que la tenue des surveillants.
- Que le personnel, oui. Le personnel pénitentiaire.
- Et moi, j'ai fait, la première fois, j'ai fait 602 jours à l'isolement. Je vous assure que c'est... Vous n'en ressortez pas indemne.
- Oui, c'est ça.
- Non, non, franchement, c'est dur.
- Vous n'avez pas de discussion avec les uns les autres, justement. Et pourquoi ? Parce que vous parlez du quartier des vulnérables.
- C'est quoi, le quartier des vulnérables ? Le quartier des vulnérables, c'est 18 cellules dans lesquelles on met les gens qu'il faut protéger de la détention.
- Et qui sont soit des gens, ce qu'on appelle des pointeurs, c'est-à-dire des gens qui ont... Il y avait, par exemple, quand j'étais un violeur de nourrissons, vous voyez un peu l'histoire.
- Là, actuellement, vous avez le terroriste de la rue des Rosiers, vous voyez, qui a été arrêté dernièrement.
- Vous avez également un douanier qui faisait passer des valises de drogue. Voilà. Vous avez des gens qu'il faut protéger, soit par leur statut.
- Voilà. Mais je trouve que...
- Le mettre à l'isolement, c'est d'abord un aveu d'échec pour la pénitentiaire, parce que ça veut dire qu'ils ne peuvent pas protéger un détenu comme Nicolas Sarkozy.
- Et ensuite, je trouve que c'est très très dur pour lui. Franchement, je le dis franchement, c'est très très dur pour lui.
- Est-ce que vous pensez que ce sera vraiment l'isolement ou est-ce qu'il peut être dans l'autre quartier, non ? A priori, non.
- Non, non, vous savez, il y a une expression, quand vous êtes en prison, vous ne décidez de rien. C'est la pénitentiaire qui décide.
- Donc lui, il peut demander à...
- Il peut être placé dans le quartier des vulnérables, mais si la pénitentiaire décide de le mettre à l'isolement, il sera à l'isolement.
- Il n'a plus de choix. Quand vous rentrez, une des premières choses que vous faites, vous faites une photo avec le matricule.
- Vous savez, cette photo qu'on voit dans les films. Et ça veut bien dire quelque chose.
- Ça veut dire...
Transcription générée par IA