Retranscription des premières minutes :
- « Le Grand Matin Sud Radio, 7h-10h, Maxime Liedot. » Il est 7h12 et ce matin, on part du côté des milliers de communes en France qui sont désormais privées de commerce alimentaire.
- Bonjour Louis Potrel.
- « Bonjour. » Merci beaucoup d'être avec nous ce matin. Vous êtes le maire de Leferré.
- C'est un village fantastique de 700 habitants, président des maires ruraux d'Ille-et-Vilaine et vice-président national des maires ruraux, en charge justement de ce fameux dossier commerce.
- 62% c'est le chiffre qui nous indique que des petites communes en France sont actuellement privées de commerce alimentaire.
- Est-ce que c'est le reflet d'une réalité qu'on doit tous constater ou c'est quand même un chiffre qui doit être jugé inquiétant, Louis Potrel ? « C'est un chiffre inquiétant parce que le commerce alimentaire, c'est le commerce de proximité dans une commune.
- Et c'est ce commerce qui donne aussi la vie sociale, la vie du centre-bourg.
- Et qui permet une rupture contre l'isolement.
- Donc oui, je suis d'accord avec vous, c'est un chiffre inquiétant. » « Et en réalité, quand on parle d'une ville sans commerce alimentaire, vous parliez de la proximité, mais c'est aussi une ville sans accès aux produits frais.
- C'est-à-dire que c'est pas de boulangerie, c'est pas de boucherie, c'est pas de primeur.
- C'est en réalité vraiment une désertification de la qualité. » « Tout à fait. Et puis pour les personnes les plus fragiles qui n'ont pas de moyens pour se déplacer, de mobilité, c'est ce que j'évoquais à l'instant, c'est un isolement total.
- Et on doit se tourner vers le voisinage, les proches, pour effectuer ces courses alimentaires plus loin. » « Avec forcément en plus une donne financière qui doit être conséquente, parce que vous évoquiez le fait de devoir se dépasser un peu plus loin.
- Ça veut dire un peu d'essence, ça veut dire une organisation différente.
- Donc à la fin du mois, forcément des frais en plus. » « Il y a des frais en plus, oui. Alors on avait eu une lueur d'espoir au moment du Covid, où les habitants avaient retrouvé le chemin des commerces de proximité.
- Et après quelques années, on sent bien que nos commerces dans nos communes rurales sont extrêmement fragiles.
- Parce que la difficulté, c'est de trouver le modèle en termes de viabilité.
- De pérennité. Et ça, c'est quelque chose qui n'est pas encore trouvé.
- Parce qu'un commerce, quel qu'il soit, pour qu'il soit viable, il faut respecter la loi de l'offre et de la demande.
- Et pour satisfaire la demande, le commerce doit apporter une certaine attractivité en matière de tarifs.
- Et c'est là que c'est extrêmement compliqué. » « Je le disais, le chiffre, c'est 62% actuellement des petites communes en France qui sont privées de commerce alimentaire.
- C'était seulement 25% en 1980.
- Qu'est-ce qui s'est passé en quelques décennies, à peine, pour expliquer une telle désertification ? » Louis Baudrel.
- « Si vous voulez, il y a le poids de plus en plus important de la grande distribution.
- Dans les années 80, on avait encore ce qu'on appelait des épiceries de campagne.
- Et au fil des décennies, ces commerces se sont retrouvés fragilisés ou isolés.
- Moi, je pars du principe, si vous voulez.
- Mais ce n'est pas le dernier commerce qui est le plus important.
- C'est l'avant-dernier commerce.
- Qu'on le veuille ou non, pour créer une solidité commerciale dans une commune, quelle que soit sa taille et son lieu géographique, quand il y a deux commerces, les clients du premier amènent automatiquement du commerce au deuxième commerce. » « Et c'est vrai qu'on parle d'un chiffre.
- C'est de près de 20 à 30% de commerces alimentaires de proximité qui ont disparu 4 ans en général après l'arrivée d'une grande surcharge. » « D'une grande surface.
- Est-ce que c'est vraiment ça, si vous voulez, qui explique totalement ce phénomène ? Ou quand même, on peut dire aussi que c'est une volonté du consommateur d'aller chercher peut-être plus facile, peut-être moins cher.
- Et le citoyen a aussi aujourd'hui une part de responsabilité. » « Moi, je parlais du modèle de viabilité pour la pérennité.
- C'est vrai qu'au niveau des actifs, on a tendance à réaliser...
Transcription générée par IA