Retranscription des premières minutes :
- Le Grand Matin Sud Radio, 7h-10h, Patrick Roger.
- C'est à la une. Ça fait partie de notre quotidien. Quand on va au resto, quand on les achète même, les steaks...
- Jusqu'à présent, vous aviez steak végétal ou alors burger veggie, c'est-à-dire vegan, etc.
- Bien, l'Europe, le Parlement européen vient de voter pour interdire l'usage de ces termes pour saucisses, hamburgers et steaks qui sont d'origine végétale.
- Nous sommes avec Véronique Langlais, qui est présidente du syndicat des bouchers en Ile-de-France, l'une des représentantes qui s'est portée la voix des bouchers, qui est avec nous. Bonjour.
- Bonjour, Patrick.
- Alors, Véronique Langlais, pour vous, c'est une victoire ? Qu'est-ce que vous attendiez ? Alors en fait, c'est plus que ça. Ça fait déjà 10 ans que nous portons l'interdiction de cette dénomination sur l'ensemble des produits.
- Je rappelle qu'il n'y a pas la dénomination... Il n'y a pas que la dénomination steak. Il y a 29 dénominations en tout, les saucisses, les cordons bleus, enfin tout un ensemble de produits transformés. Alors pourquoi nous nous sommes battus contre cela ? Tout simplement parce que...
- Parce que ce n'est pas une alternative. Nous ne sommes pas contre ces produits qui ont leur place dans l'industrie française. En revanche, nous sommes contre, finalement, le terme qui peut induire au consommateur une alternative avec des valeurs nutritionnelles identiques.
- Pensez qu'ils mangent la même chose, au détriment de vrais produits carnés qui sont aussi...
- Bah oui, mais les consommateurs le savaient. Véronique Langlais, les consommateurs le savaient.
- Non. Alors...
- Quand ils achètent un steak végétal, ils savent que c'est fait à partir de plantes et d'un tas d'autres choses qui ne sont pas forcément de la viande, quoi. Non ? Alors oui, mais ils pensaient manger... Enfin si vous voulez, un remplacement. Mais on ne remplace pas un végétal par un animal sur le fer éminique, par exemple.
- Oui. Non mais ça, c'est vrai. Mais après, si vous prenez un steak de soja, vous savez que vous ne prenez pas un steak haché classique, quoi. Non ? Oui, mais en fait...
- Oui, mais on pensait avoir une alternative qui pouvait le remplacer. Mais on ne le remplace pas. C'est-à-dire que si on prend cette alternative-là, on ne doit pas oublier qu'on doit forcément manger un apport éminique qui sera source de bien-être aussi pour le corps.
- Oui, oui.
- Je rappelle aujourd'hui qu'il y a quand même 8 millions d'enfants qui sont obèses parce qu'ils consomment aussi énormément de produits ultra-transformés que sont ces produits-là. Donc je ne suis pas contre. On peut en prendre.
- C'est vrai. C'est vrai. Sur la transformation, bien sûr qu'il y a des produits qui sont probablement moins sains, etc. Mais il y en a d'autres qui peuvent l'être aussi, issus du végétal ou du végan, quoi, Véronique.
- Autant prendre un produit frais, une bonne carotte, une bonne lentille.
- Mais ce qui vous posait problème, c'était le mot « saucisse végétale » ou « steak », quoi.
- Oui, tout à fait.
- Parce que chez vous, dans les boucheries, il y avait confusion, vous sentiez, en fait, de la part des consommateurs, non ? Non, parce que nous, dans l'artisanat, on ne vend pas ce genre de produit. En revanche, n'oublions pas non plus qu'un steak, c'est issu d'un produit qui est justement produit par des éleveurs au quotidien en France, sur nos territoires, que c'est un savoir-faire, que c'est quelque chose qui prend énormément de temps.
- Ça ne représente pas qu'un morceau de viande, en fait. Ça représente tout un écosystème.
- Oui. Bon, alors, vous les autorisez, les industriels ou ceux ou les autres qui vendent, en fait, du végétal, maintenant ? Quelle appellation ? Alors ce sera quoi ? Ça s'appellera comment, alors ? Eh bien, en fait, moi, ce que j'aurais apprécié dès le départ, c'est qu'il soit ingénieux, qu'il pense aussi à des innovations de produits, puisqu'au départ, c'était quand même...
- Oui.
- Des produits nouveaux qui ont été innovés, qui ont été finalement des curseurs de changement de société. Mais je n'ai pas compris au départ pourquoi on a surfé sur la vague et qu'on a absolument voulu appeler ça un steak, alors que de prime abord,...
Transcription générée par IA