Retranscription des premières minutes :
- « Le Grand Matin Sud Radio, 7h-10h, Maxime Liedot. » Et ce matin, il est 7h11, à la une, un lycée qui renonce au port de Ludiforme à cause de stigmatisation et de jets de cailloux.
- Bonjour Céline Desbades.
- « Bonjour. » Merci beaucoup d'être avec nous. Vous êtes la chef de l'établissement du lycée Jeanne d'Arc à PH de Roussillon.
- C'est du côté de l'Isère, en Auvergne-Rhône-Alpes.
- Et si on voulait vous avoir ce matin sur Sud Radio, c'est parce que vous aviez été sélectionnée pour expérimenter le port de l'uniforme dans votre lycée.
- Ça devait durer deux ans, mais des élèves ont été stigmatisés, insultés et même pris pour cible avec de jets de pierres à l'extérieur de l'établissement du fait de cet uniforme.
- Est-ce que vous pouvez nous expliquer très simplement dans quel monde on vit pour qu'on soit obligé de revenir sur le port d'un uniforme à cause de jets de cailloux ? « Alors, dans quel monde on vit, je ne sais pas. Par contre, sur le fait qu'effectivement, il y a de l'incivilité qui puisse exister, ça c'est sûr. » « C'est plus que l'incivilité, Céline Desbades, non ? Des jets de cailloux, c'est au-delà de l'incivilité. » « Oui, c'est certainement au-delà de l'incivilité, mais je pense que de la part de jeunes, et essentiellement, d'après ce que nous ont dit les élèves, de jeunes qui sont plutôt à l'âge d'aller en collège, ça reste... » « C'est le fait de l'incivilité, parce que je ne pense pas qu'ils aient conscience pleinement des actes qu'ils ont aussi. Et puis après, c'est le fait que les élèves et la différence puissent s'interroger, qui est au cœur du sujet, je pense. » « Et on va venir en détail sur cette histoire d'uniforme, mais concernant quand même les jets de pierre, c'est ça qui est très frappant, en plus des insultes, évidemment, des moqueries, ce qui peut ressembler parfois à des chamailleries entre élèves. C'est arrivé quand même une fois, ou c'est quand même arrivé beaucoup plus régulièrement que ce qu'on dit ? » « Alors, c'est pas arrivé régulièrement, c'est arrivé quelques fois, mais pas régulièrement. C'est arrivé deux fois, voilà. C'est pas régulier, mais effectivement... » « Non, non, allez-y, finissez, pardon. » « Non, non, non, allez-y. » « Ce sont les enfants ou ce sont les parents qui vous ont alertés sur, on va dire, ce rôle ? » « Cette remontée de certains phénomènes, les moqueries, les jets de pierre, les insultes suite à cet uniforme, comment ça s'est passé ? Comment vous l'avez appris ? » « Alors, ce sont les élèves, parce que dès qu'il y a quelque chose, de toute façon, sur l'extérieur, ils savent que l'établissement est grand ouvert pour les accueillir, donc c'est aussi le refuge, c'est pas un souci. Ils savent que c'est une zone de sécurité, donc ils rentrent dans l'établissement s'il leur arrive quelque chose sur le temps de midi, par exemple, comme là, c'était le cas.
- Et puis, après, bon, les parents, bien sûr, qui nous téléphonent pour savoir ce que l'on met en place ou des choses comme ça pour assurer tout ça.
- Et après, parce que de toute façon, le projet, il a été monté avec les élèves, donc même avec la région, etc., le conseil de vie lycéenne a été beaucoup impliqué.
- Ils ont fait aussi les retours à la région, ils leur ont dit... Alors, l'arrêt a été enterriné par ce genre d'action-là.
- Effectivement, la mise en sécurité de nos élèves qui était essentielle. Mais après, il y avait aussi toute une discussion avec la région sur le nombre de pièces dans le trousseau qui était insuffisante, sur les pulls qui n'étaient pas assez chauds, sur tout ça. Il y a aussi entraîné cet arrêt de l'uniforme.
- Alors, en plus des violences qui sont forcément significatives, il y avait aussi quand même pour une expérimentation un problème de fond, c'est-à-dire que vous êtes en train d'effleurer le sujet, Céline Débanne, c'est-à-dire qu'il y avait quoi ? Un manque de pièces, c'était des costumes unisexes qui n'allaient pas forcément à tout le monde, il y avait...
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