Retranscription des premières minutes :
- Le Grand Matin Sud Radio, 7h-10h. Patrick Roger.
- Il est 7h12. C'est à la une, ce matin. Les agriculteurs sont donc en route vers Bruxelles.
- Nous sommes avec le vice-président de la FNSEA, Luc Smessart. Bonjour, Luc Smessart.
- Bonjour, Patrick. Merci d'être avec nous.
- Alors le cortège est parti, là, c'est ça ? Vous êtes en bus, vous n'êtes pas en tracteur, je crois.
- Non, non, là, je suis en bus. Je pars de Beauvais. J'étais avec les tracteurs de l'Oise qui sont déjà partis hier.
- Eux, ils roulent en ce moment. Ils sont entre Valenciennes et la frontière belge.
- Vous êtes... Combien ? Il y a quelques milliers attendus là-bas. Alors pas simplement des Français.
- Il y en a d'autres venus d'autres pays européens.
- On sera 12 000, 5 000 Français, 250-300 tracteurs qui viennent des Hauts-de-France, de l'Oise, du Nord, du Pas-de-Calais.
- La détermination, elle est totale.
- La détermination, donc, à ne pas...
- ... à ne pas signer les accords du Mercosur, puisque... Donc tout doit se jouer dans les jours qui viennent, quoi, hein.
- Complètement. On a une commission européenne qui est complètement sourde par rapport aux messages qui sont portés par nos présidents.
- Il faut que notre président de la République soit ferme. Il a un rendez-vous avec l'histoire, l'histoire agricole, demain, à Bruxelles.
- Notre président de la République, Emmanuel Macron, doit emporter plus qu'une minorité de blocage.
- Il doit emmener un rejet de ce texte. C'est l'agriculture que l'on veut pas. C'est l'agriculture qui va tuer les paysans français.
- Alors c'est quelle agriculture ? Parce qu'on dit oui, c'est une agriculture sans véritable contrôle, sans les normes que nous, on s'impose également en Europe pour avoir des produits de qualité.
- C'est ce que vous redoutez en même temps, et puis avec des prix évidemment moins chers, quoi.
- C'est une agriculture complètement industrielle.
- C'est... Chez nous...
- On est une agriculture à taille familiale. Moi, j'ai une centaine de vaches avec mon fils. Là-bas, on parle en dizaines de milliers.
- On utilise des hormones de croissance. Chez nous, bien sûr, on ne les utilise pas. Nous, on nourrit notre troupeau avec ce qu'on produit sur notre exploitation.
- Là-bas, on fait venir des céréales. C'est la déforestation de l'Amazonie. C'est 80% des substances phytosanitaires qui nous sont interdites chez nous.
- Par exemple, la trazine est encore utilisée, alors que chez nous, on l'a interdite depuis 30 ans.
- Aujourd'hui, finalement, c'est importer l'agriculture qu'on ne veut pas dans nos champs, qu'on ne veut pas dans nos assiettes.
- Finalement, c'est juste se dire que demain, on sera dépendant de notre alimentation.
- Et puis, si je voulais paraffer Jean-Pierre Coffre, on va importer de la merde.
- Oui, oui. C'est ce que pourrait dire aussi Perico Légas, qui est sur Sud Radio chaque midi, entre midi et 14h, évidemment, et qui vous donne beaucoup la parole, qui défend le bien manger.
- Alors le made in France, en même temps le made in Europe, parce qu'il faut regarder ce qui se fait aussi chez nos voisins.
- Alors nos voisins, on n'est pas tous d'accord. L'Allemagne, les pays nordiques, eux, ils ont envie de faire du business, du commerce avec aussi l'Amérique latine.
- On peut les comprendre d'un autre côté, notamment pour l'industrie allemande qui est menacée, Lux Messart.
- Le problème, c'est que cet accord, il est révélateur. C'est que l'Europe est en train de brader son agriculture contre des bagnoles... Oui.
- ...entre des voitures allemandes ou autres. Les fondements de la PAC, c'est quand même le traité de Rome en 1957 sur la politique de l'agriculture et du charbon.
- Vous allez me dire « Le charbon, on l'a abandonné ». N'abandonnons pas l'agriculture, parce que c'est structurant.
- C'est bien sûr de l'emploi pour l'industrie agroalimentaire. C'est ce qui façonne les paysages. C'est ce qui fait que la France est belle.
- Et puis vous l'avez vu, vous l'avez certainement entendu parler.
- Pour la première fois depuis la guerre, depuis 1945, la France va avoir une balance commerciale agricole déficitaire.
- C'est juste incroyable. Ça veut dire qu'aujourd'hui, on dépend des autres pour se nourrir, pour manger.
- Et vous l'avez dit, soutenons plutôt dans nos périodes de fête le bien manger, le manger français....
Transcription générée par IA