Retranscription des premières minutes :
- Le Grand Matin Sud Radio, 7h-9h, Jean-Jacques Bourdin.
- Il est 7h12, merci d'être avec nous. Nous sommes chez ArcelorMittal, avec Xavier Lecoq qui est coordinateur de la CFE-CGC d'ArcelorMittal.
- Xavier Lecoq, bonjour.
- Bonjour.
- Vous êtes là ? Bien réveillé ce matin ? Tout va bien ? Ça va, très bien.
- Bon, enfin ça va, ça va mieux qu'Arcelor, parce que j'imagine votre inquiétude, enfin, et votre colère.
- Vous vous demandez ce qui va vous arriver, Xavier Lecoq ? On se le demande déjà depuis plusieurs mois, parce que la sidérurgie en Europe est quand même dans une situation très compliquée.
- L'automobile, nos gros marchés se portent très mal, et puis on a des problèmes d'importation à des niveaux très très élevés.
- Par contre, on avait bien compris que la direction avait entamé un gros projet pour réduire nos coûts de production, ce qu'on peut comprendre, ce qu'on peut admettre, mais l'impact est quand même très fort.
- Oui, l'impact est très fort. 636 suppressions de postes, c'est bien cela, plan de réduction d'effectifs dans 7 sites du nord de la France.
- Voilà, alors les 636 suppressions de postes se transforment en un peu moins de 400 suppressions d'emplois, puisqu'il y avait ce qu'ils appellent des cases vides, des emplois qui n'étaient pas pourvus, mais 380 suppressions d'emplois, là, si on parle de personnes, c'est quand même beaucoup.
- Oui. Est-ce qu'il y a des... Pour ces personnes, d'abord, parlons des personnes, est-ce qu'il y a des reconversions possibles ? Est-ce qu'il y a des aides apportées par l'entreprise, par l'État, pour que ces personnes ne se retrouvent pas du jour au lendemain au chômage ? Alors, évidemment, on va discuter, on va négocier un certain nombre de choses, mais on n'imagine pas qu'on trouvera des solutions de reclassement.
- Le reclassement interne pour 385 personnes, on va...
- Alors déjà, nous, on va faire syndicalement le maximum pour diminuer ce nombre.
- Et puis, après, on va négocier les conditions à partir du 13 mai. Voilà, c'est ça.
- À partir du 13 mai.
- Oui. Xavier Lecoq, je ne comprends pas très bien, parce que je regardais les résultats d'ArcelorMittal.
- D'accord, le chiffre d'affaires est en repli en 2024, l'année dernière, par rapport à 2023, mais les bénéfices sont en hausse, 1,339,000,000 d'euros.
- Non, ce n'est pas de l'euro, ce sont des dollars.
- Et l'endettement total du groupe a baissé.
- A baissé, oui. Alors, aujourd'hui, ce qu'on nous dit, je pense que ce n'est pas quand même tout à fait faux, c'est que les résultats, les bons résultats du groupe, ils ne sont pas vraiment dus à l'Europe, un peu, mais pas beaucoup.
- Et la France, malgré tout, on est plutôt quand même dans le rouge.
- Nos filiales en France n'ont pas des résultats positifs. Ça fait deux ans, d'ailleurs.
- Ça, c'est vrai.
- Bon. Que pensez-vous de la proposition socialiste qui voudrait mettre sous tutelle de l'État le site de Dunkerque, d'ArcelorMittal ? Alors, ça me ramène 13 ans en arrière, en 2012, quand Arnaud Montebourg voulait nationaliser l'usine de Florange, le site de Florange.
- Alors, pour la CFE-CGC, ce n'est pas la solution. Ce n'est pas la solution parce qu'on est un groupe extrêmement intégré.
- Les commandes sont gérées parfois à l'étranger.
- Ils sont dispatchés selon les...
- Et puis, de toute façon, il ne faudrait pas reprendre que le site de Dunkerque sous contrôle.
- Il faudrait prendre beaucoup plus. Et pour nous, ce n'est pas la solution.
- Alors, aujourd'hui, il n'y a pas de site menacé. Par contre, aujourd'hui, que le gouvernement fasse pression sur la famille Mittal, parce que c'est eux qui vont décider pour qu'ils nous autorisent un premier investissement de décarbonation sur le site de Dunkerque, c'est l'avenir à moyen terme du site qui va se jouer là. Et on attend que la décision soit prise à Londres.
- Et nous, on espère qu'elle soit prise dans les semaines ou les mois qui viennent.
- Oui, la décarbonation, ce n'est pas terminé. La décision définitive n'est pas prise.
- Vous avez commencé la décarbonation des sites ? Oui, on a augmenté, on a diminué la quantité de fonds et on a mis plus de fer recyclé.
- Donc ça, on a gagné déjà une...
Transcription générée par IA