Elles sont dangereuses. La trottinette tue. 5 personnes décédées lors d’accidents en 2017. Et 284 personnes blessées. Et ces chiffres datent d’avant la trottinette en libre service qui arrive sur les trottoirs en France en 2018. Depuis le nombre d’accidents a bondi de 23%. Traumatisme crânien, fracture du poignet…Ce ne sont pas de petits bobos ! Les victimes sont soit des piétons soit des conducteurs de trottinette sans casque qu’une voiture ou un scooter n’a pas vu arriver. Ces nouveaux engins de locomotion sont silencieux et surgissent de partout. Les villes sont débordées. Il y en aurait plus de 15 000 à Paris. A Bordeaux, pour faire face, la mairie a dit : « pas plus de 100 trottinettes par opérateur ». A Lyon, la vitesse des trottinettes est limitée dans les quartiers piétons. A Marseille, elles ont envahi les trottoirs car il n’y a pas de pistes cyclables. En plus d’être dangereuse en pratique, on peut les considérer comme des dangers publics. Elles ont pris possession de l’espace public sans respecter aucune règle.
La loi mobilité qui est examinée à l’Assemblée Nationale va permettre de réglementer l’usage des trottinettes non ?
Oui. Elles auront une existence juridique. La personne surprise en train de rouler sur un trottoir pourra écoper de 135 euros d’amende. Mais le problème c’est le manque de civisme, de civilité des conducteurs de trottinettes. Là encore comme les opérateurs californiens qui se sont installés sur les trottoirs sans autorisation, ils occupent l’espace sans respecter le moindre code de la route. Au début, il y a un an et demi, il y a eu une tolérance pour ces engins. Véhicule propre, écolo parce que electrique. Pratique pour les courts trajets et éviter les transports en commun surchargés. Alternative à la voiture. Mais l’exaspération est en train de monter. Les trottinettes en libre service ont une durée de vie très limitée : trois mois. Quid de leur batterie ? L’engin est moins propre qu’il n’y paraît. On commence à voir fleurir sur les réseaux sociaux des cimetières de trottinettes ! Sans compter celles qu’on ramasse déjà dans le vieux port de Marseille. La loi mobilité ne changera pas qrand chose. Elle régulera un peu un marché en pleine expansion. Mais surtout la loi ne peut rien contre la mentalité véhiculée par la trottinette : le capitalisme sauvage qui impose un modèle économique sans aucune concertation politique. Rien que pour cela les trottinettes sont un danger public.