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Quand la ville de Rennes veut inaugurer des cours de récrés "non genrées" dans ses écoles

Bientôt nous aurons des cours de récré pour les filles et d’autres pour les garçons, c’est bien sérieux ?

Ça fait partie de tous ces questionnements provoqués par le genre. On connaît le débat sur les jouets, faut-il toujours offrir une cuisine de poupées au filles et un pistolet en plastique au garçons ? Les cours de récré sont elles aussi le jeu d’une répartition de pouvoir pas très égalitaire et source de souffrance à long terme. En gros, on s’est rendu compte que dans les cours d'école, les garçons jouent au centre et prennent toute la place souvent pour une partie de foot tandis que les filles sont reléguées sur les côtés pour ne pas se prendre un ballon dans la figure et n’ont pas beaucoup d’espace pour jouer à l’élastique ou à la marelle. Du coup la ville de Rennes, dont la lutte contre les stéréotypes liés au genre est un des objectifs éducatifs, a décidé de réagir en créant dans ses nouvelles écoles de cours de récréation "non genrées".

La ville s’inspire de l'expérience de Trappes (Yvelines) notamment pour deux nouveaux groupes scolaires (maternelle et primaire) qui doivent ouvrir en 2023. On y bâtira des espaces de jeux pour tous, où les filles se considèrent inférieures aux garçons pour éviter que dès le plus jeune âge, elles ne se sentent en infériorité et qu’elles trouvent normal de ne pas avoir de place pour bouger, courir et s’amuser comme elle le veulent. C’est comme ça que démarre l’inégalité entre les hommes et les femmes. Une enquête de l’UNICEF parue en novembre soulignait l’importance de la cour de récréation qui donnait "un sentiment d'injustice partagé collectivement par le groupe des filles". Résultat selon l’enquête, elles se restreignent physiquement dans leurs mouvements, mais aussi mentalement. De la même façon tous les petits garçons doivent aimer le foot et y être bon sous peine d’exclusion, gare aux petits rêveurs qui préféreraient papoter, jouer aux petites voitures ou blaguer !

Concrètement la répartition des espaces et des jeux sera différente pour obliger les garçons à aller un peu partout et à ne pas occuper le centre, on ne mettra plus de bandes blanches au sol pour dessiner un terrain de foot par exemple, on installera des jeux qui plaisent à tout le monde type balançoire etc On n’a pas encore beaucoup de détails mais la réflexion de la ville de Rennes va beaucoup plus loin en analysant les impacts de ces a-prioris dès l’enfance qui font que l’on trouvera une majorité de femmes dans les métiers du soin mais quasiment plus chez les ingénieurs ce qui est non seulement injuste mais une perte pour la société car les femmes comme les hommes ont une diversité de pensée enrichissante. Bref ça va bouger à la récré !

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