Et ce printemps est bien orageux pour Laurent Wauquiez… Enlisé dans les sondages et empêtré dans son image de caporal autoritaire et peu rassembleur, il cherche le moyen de rebondir. En petit comité, il admet ses difficultés et il sait que des offensives se préparent contre lui. Dernière en date, cette information : la fédération LR de Paris ne souhaite pas diffuser le fameux tract qui fait polémique, Pour que la France reste la France !
Ce slogan et le contenu du tract font beaucoup réagir dans les rangs des Républicains, avec hier encore Florence Portelli qui qualifiait ce slogan d'"idiot" et "bébête". Plusieurs élus locaux avec lesquels je me suis entretenu se disent mal à l’aise avec un tel slogan aux résonances lepénistes. En fait, c’est en Italie que Laurent Wauquiez a récupéré ce slogan : de nombreux électeurs italiens ont justifié leur vote populiste en disant Pour que l’Italie reste l’Italie.
Du côté des partisans de Laurent Wauquiez, on fustige ceux qui ont peur des mots et de la vérité, surtout que Laurent Wauquiez n’est pas le seul à avoir employé cette expression ! "Parce que je le redis, la France est une volonté. Pour que la France reste la France, nous devons repartir à la conquête du progrès, de notre Histoire et d’un progrès qui profite à tous". Qui a dit ça ? Un certain Emmanuel Macron ! On était à Montpellier le 18 octobre 2016, c’était un diagnostic sur le vivre-ensemble. Certes, ce n’est pas exactement la même phrase et surtout pas le même contexte. Quand on parle avec eux, les proches de Laurent Wauquiez admettent que ce n’est pas le même contexte et que l’analyse se fait dans un principe radicalement différent. Mais cela pose le même constat : la question identitaire et sociale est bien au cœur aujourd’hui du projet de la cohésion républicaine.
Réécoutez en podcast l’édito de Michaël Darmon dans le Grand Matin Sud Radio