Samedi, pour l’acte 14, des milliers de gilets jaunes ont manifesté sans incident notable un peu partout en France… Oui mais voilà... Chaque semaine les manifs sont ponctuées de scènes inquiétantes aussitôt relayés sur les réseaux sociaux…Les policiers pris pour cible, les journalistes tabassés, les institutions comme l’assemblée nationale visée, les permanences de députés vandalisés, et encore un cran de franchi avec un académicien insulté. Alors oui, bien sur, les gilets jaunes doivent faire le ménage dans leurs rangs mais en sont-ils capables ? Au lendemain de l’acte 10, le dimanche 20 janvier un collectif de gilets jaunes a publié une tribune dans le Journal du Dimanche pour dire stop à la violence et dénoncer les agressions de journalistes. On ne peut pas dire qu’ils aient été entendu…Par ailleurs, faire le ménage, ça signifie séparer le bon grain de l’ivraie (la mauvaise herbe) mais ce n’est pas évident tant le mouvement est composé de multiples courants : ceux qui ne lâchent pas l’affaire depuis trois mois pour plus de pouvoir d’achat, ceux qui prennent en otage les gilets jaunes de la première heure : les casseurs, l’extrême droite, l’extrême gauche…Et puis les leaders sans l’être les Éric Drouet, Maxime Nicolle, Christophe Chalençon qui rêve d’en découdre avec Emmanuel Macron. Ces gens là ne veulent pas faire le ménage. Ils sont heureux des violences et des humiliations. Ce n’est plus la colère qui prédomine. C’est la haine en groupe et c’est le mépris.
Alors y a-t-il une façon de calmer les choses ? Certains gilets jaunes préconisent d’arrêter les mobilisations le samedi dans les grandes villes et de retourner sur les ronds points, de retrouver l’esprit fraternel pour parler de politique. Evidemment c’est impossible. Un mouvement, s’il ne se structure pas, est forcement la proie de dérives. Certains pensent que les gilets jaunes arriveront à devenir un parti politique comme les indignés ont donné naissance au parti Podemos en Espagne. Les indignés n’avaient pas tout de suite des leaders mais ils ont vite lancé des assemblées citoyennes et la mayonnaise a pris car le mouvement était homogène politiquement. Majoritairement des jeunes de gauche. En France, malheureusement personne n’a encore la recette pour que la saine colère du début des gilets jaunes l’emporte sur la violence et la haine.