Le sud de la France suffoque samedi en proie à une vague de chaleur, la deuxième de cet été, et qui devrait se renforcer et s'étendre encore dimanche et au-delà.
Une vaste partie sud du pays va subir ce weekend des températures comprises entre 34°C et 40°C, et qui pourront atteindre les 41°C du pied des Cévennes à la basse vallée du Rhône, selon Météo-France.
Pour la journée de samedi, 28 départements du Sud se trouvent déjà en vigilance orange canicule, souligne Météo-France qui signale quelques températures "remarquables" relevées à 15H00: 38,0°C à Lyon-St-Exupéry, 36,8°C à Montélimar (Drôme) ou encore 35,8°C à Bordeaux-Mérignac.
Dimanche, "la chaleur va encore monter d’un cran dans le Sud" et l'alerte sera étendue à la quasi-totalité de la moitié sud du pays, avec désormais 42 départements hors Corse en vigilance orange canicule, par ailleurs susceptible d'être encore étendue.
Quant à la journée de lundi, elle se caractérisera par une "remontée d’une masse d’air extrêmement chaud sur une large partie du pays", y compris au nord de la Loire, et sera sans doute "la plus chaude à l'échelle nationale", a indiqué le prévisionniste.
"Le pic est attendu entre lundi et mardi. (La vague de chaleur) devrait durer jusqu'en fin de semaine prochaine", commente-t-il.
- "Protégez-vous" -
Dans ces circonstances, "protégez-vous", insiste Météo-France, appelant chacun à rester au frais, privilégier "les activités douces et sans effort" ou encore "prendre des nouvelles de (ses) proches et des plus fragiles".
"On adapte notre rythme de vie, oui. On sort plus tôt, histoire de marcher un petit peu, et puis après on se renferme chez soi", observe Eric Khellas, artiste-peintre rencontré par l'AFP sur les hauteurs de Lyon samedi.
Pour se rafraîchir, les estivants sont aussi très nombreux au bord de l'eau ou en montagne, tandis que d'autres cherchent des alternatives, y compris sous terre.

Une nouvelle vague de chaleur estivale étouffante a débuté vendredi midi avec 11 départements du sud de la France placés en vigilance orange "canicule"
Sébastien DUPUY - AFP/Archives
En Dordogne, où l’on attend des pics à 38°C samedi après-midi, la grotte de Villars, ornée de peintures préhistoriques vieilles de 20.000 ans, devrait ainsi faire le plein de visiteurs tout le weekend.
"On a systématiquement des pics de visites quand il pleut, pour se mettre à l’abri, et quand il fait trop chaud, pour se rafraîchir. Habituellement c’est plus calme les samedis en août, mais là on part sur une grosse journée", raconte l’un de ses gérants, Benoit Birckel, à l’accueil du site situé à 40 km au nord de Périgueux et dont les galeries affichent une température stable autour de 13°C, quelle que soit la saison.
Mais pour Ophélie et Aurore, deux jeunes femmes dans la vingtaine qui n'ont pas souhaité donner leurs noms et travaillent dans un magasin d'alimentation du centre de Grenoble, la journée s'annonce "pénible" car "il fait souvent plus chaud dans le magasin que dehors". Et pas de répit lorsqu'elles rentreront chez elles, leurs appartements étant "mal isolés".
- 1.240 km de bouchons -
Après une première vague de chaleur du 19 juin au 4 juillet, cet épisode constitue la 51e vague de chaleur enregistrée en France depuis 1947.

"On note une accélération de la survenue des vagues de chaleur au fil du temps"
Damien MEYER - AFP/Archives
"On note une accélération de la survenue des vagues de chaleur au fil du temps. Cette tendance est bien liée au changement climatique, qui a un impact fort sur les températures en France hexagonale", a déclaré à l'AFP Lauriane Batté, climatologue à Météo-France.
L'épisode s'accompagne d'un danger "élevé" de feux de forêt sur le pourtour méditerranéen, alors que l'incendie qui a parcouru 16.000 hectares dans le massif des Corbières mobilise toujours 1.400 pompiers samedi ne pourra pas être sous contrôle avant dimanche en fin de journée, selon les pompiers.
Il coïncide en outre avec un weekend de chassé-croisé entre vacanciers automobilistes. Un pic de 1.240 km de bouchons a été atteint peu avant midi, soit au-delà des niveaux déjà considérés comme "exceptionnels" par Bison Futé.
La SNCF a de son côté indiqué avoir supprimé plusieurs allers-retours sur les lignes Bordeaux-Marseille et Paris-Clermont afin d'"anticiper des "pannes potentielles de climatisation liées aux très hautes températures" dans ses trains les plus anciens.
Par Amélie HERENSTEIN avec Thomas SAINT-CRICQ à Bordeaux / Grenoble (AFP) / © 2025 AFP