Le Service National Universel a le gout du service militaire, légèrement l’apparence du service militaire mais ce n’est pas un service militaire ! Même en esprit. Trop Canada dry ! Trop light. Les jeunes passent douze jours ensemble. Stage de cohésion dans des internats ou des centre de vacances. On leur remet un paquetage. Ils se lèvent à 7H00. Participent à la levée du drapeau à 8H00. Chantent la marseillaise et portent un uniforme. Voilà où s’arrête la comparaison avec l’armée.
Pour le reste ils suivent des enseignements sur le développement durable ou les valeurs de la République. Et chaque soir ils ont droit à un cours sur les discriminations liées à l’orientation sexuelle, le handicap ou la radicalisation. Moi j’appelle cela du bourrage de crane assez orienté ! Alors un point positif pour les jeunes : ils sortent avec une formation premier secours. Ils peuvent constituer une réserve nationale. Point positif pour le gouvernement : il teste les 2 000 adolescents : test d’illettrisme et d’absence de connaissance informatique. Important pour connaitre le niveau d’une tranche d’âge comme du temps de l’armée.
Mais ce Service Nationale Universel est utile alors ! Non ! 12 jours c’est trop court pour transmettre aux jeunes de véritables valeurs. Car le fond du sujet c’est celui-ci ! Du temps du service militaire l’armée transmettait ses valeurs : gout du dépassement, service des autres, fraternité, autorité. Et puis le service national universel coute une fortune ! 1 milliard et demi d’euros pour 800 000 jeunes par an à terme. Un investissement colossal pour un stage de cohésion suivi de deux semaines de service volontaire dans une association. Les 2 000 qui ont commencé hier sont volontaires. Donc c’est tout nouveau, tout beau !
Mais attention : « on ne pourra pas être réformé » dit Gabriel Attal le secrétaire d’état chargé de ce Service National Universel. Ce n’est pas vrai. Il y aura des dérogations pour les jeunes filles déjà mères de famille, les adolescents en situation de certains handicaps, les français vivant à l’étranger. Du temps du service militaire 10% des jeunes arrivaient à se faire exempter pour raisons médicales et sociales. Et à l’époque ils échappaient à un an de service ! Parions que tous ceux qui ne sont guère enthousiastes pour une pseudo préparation militaire trouveront le moyen de se défiler.