800 000 personnes qui, grâce à ce dispositif, peuvent accepter des petites missions d’intérim, voire même un contrat à temps partiel, et recevoir un complément d’allocations chômage versées au titre de leur dernier emploi. Pour comprendre le dispositif, un exemple simple : Sophie touche normalement 1100 euros d’allocations chômage. En mai, elle a trouvé une dizaine de jours d’intérim, pendant les jours fériés et les ponts, pour 900 euros de salaire net. À la fin du mois, elle recevra encore 400 euros d’allocation chômage. Au total donc, 1300 euros. Or, si le gouvernement venait à supprimer la possibilité de cumuler chômage et emploi, elle aurait logiquement dû refuser la mission d’intérim, puisqu’elle aurait alors perdu de l’argent…
Le gouvernement veut supprimer cette possibilité comme toujours pour faire des économies ! Si le cumul chômage-emploi est interdit demain, cela permettra d’économiser plusieurs centaines de millions d’euros d’allocations. Argent qui pourrait être fléché vers la prise en charge des démissionnaires et des indépendants, comme l’avait promis Emmanuel Macron pendant la campagne. Le problème, vous l’avez vu dans mon exemple, c’est que certains chômeurs refuseront de travailler pour toucher moins qu’avec les allocations. Or, ces missions d’intérim, ces contrats à temps partiel, sont la clé du retour à l’emploi ! Près d’un sur deux aboutissent, à terme, sur un emploi à plein temps...
Pour l’instant, rien n’est fait dans ce projet de loi. Il n’est pas question de supprimer le cumul, mais d’autoriser le gouvernement à le faire par décret pendant deux ans, en 2019 et en 2020. Mais on comprend l’inquiétude de ceux qui bénéficient de ce système.
Réécoutez en podcast l’édito de Jean-Baptiste Giraud dans le Grand Matin Sud Radio