Éric Correia était déjà en première ligne dans le dossier du sous-traitement GM&S, cet équipementier automobile en difficulté à la Souterraine. Un conflit social au retentissement national il y a un an, amenant Emmanuel Macron à se pencher sur les solutions possibles pour créer des emplois en Creuse.
Il propose que son département bénéficie d'une dérogation à l'interdiction du cannabis pour faire de la Creuse un territoire d’expérimentation du cannabis à usage thérapeutique. La Creuse, dit cet élu, a une tradition de la culture du chanvre pour fabriquer des isolants utilisés dans le bâtiment. Le cannabis n'est qu'une variété de chanvre, mais pour le cultiver il faudrait donc que l’État donne son feu vert...
Pour ce qui est des emplois, Éric Correia ne donne pas de chiffres précis mais rappelle que le Colorado a créé grâce à cette filière 18 000 emplois… En Creuse, on ne serait pas dans cet ordre de grandeur, mais plusieurs centaines ne seraient pas à exclure. Or, c'est un département où chaque emploi compte ! La fermeture de GM&S a été un drame social et la filière agricole souffre, donc pourquoi ne pas essayer cette filière du cannabis thérapeutique ?
C’est un sujet hautement sensible bien sûr, mais cet élu sait de quoi il parle. Il est infirmier anesthésiste dans la vie civile et connaît les effets du cannabis sur des malades atteints de cancers, de scléroses en plaques ou d'arthrose… Il côtoie ces patients qui se mettent dans l'illégalité en fumant du cannabis pour soulager leurs douleurs.
En somme, le but est de créer une filière du cannabis à des fins thérapeutiques Made In France… plutôt que de subir les importations des autres pays, car on y viendra un jour.
Cette proposition est sur le bureau du chef de l’État. À suivre...
Réécoutez en podcast l’édito de Christine Bouillot dans le Grand Matin Sud Radio