Depuis deux ans, il y a un jeu du chat et de la souris entre le patronat et le gouvernement au sujet de la taxation des contrats à durée déterminée. Pourquoi ? Et bien parce que les contrats courts sont signes de précarité. Et les entreprises y ont de de plus en plus recours par facilité. Il faut savoir qu’entre 1982 et 2017, la part des personnes en contrat court a été multipliée par quatre passant de 1% à 4,5%. Si bien qu’en 2017, plus de 1,2 million de personnes occupaient un contrat court, c'est-à-dire un contrat de moins de trois mois. Par ailleurs de plus en plus d’embauches ont lieu en contrat court. Actuellement 87 % des nouveaux emplois ont lieu en CDD.
Et le pire c’est que ça arrange de plus en plus les salariés comme les entreprises. Les entreprises à cause de la flexibilité. Et certains salariés à qui cela permet de recharger leurs droits et de bénéficier de l’assurance-chômage entre deux contrats. Bref, ce système n’incite pas au plein emploi, dont Emmanuel Macron a dit à plusieurs reprises - il y a une semaine - que c’était son objectif.
Mais pourquoi Madame Pénicaud agit-elle ainsi sans concertation ?
C’est effectivement ce que lui reprochent les organisations patronales. D’autant que ce ne sera même pas une loi, mais un simple décret. Tout cela est lié à la réforme de l’assurance-chômage que le patronat et les syndicats n’ont pas réussi à mettre en œuvre cet hiver. Du coup, la ministre a annoncé il y a deux jours son intention d’imposer le bonus-malus d’ici cet été. Mais aussi de regarder les cadres à hauts revenus qui alternent les jobs courts et entre temps coûtent cher à l’assurance chômage.
Une fois encore, ce qui est curieux avec ce gouvernement, c’est la méthode et l’absence totale de concertation. Alors même que ce matin, le patron des patrons est reçu à l’Élysée pour parler des mesures annoncées lors de la conférence de presse du Président.Que Geoffroy Roux de Bézieux aille voir Emmanuel Macron ou pas, cela ne changera rien. Les entreprises seront taxées une fois de plus. Et vous savez pourquoi ? parce que les entreprises ne votent pas…