Le monde du vin est en crise. Les normes peuvent aussi tuer les vignerons. L’un d’entre eux s’est donné la mort sur son domaine, accablé par les dettes. Agé de 59 ans, ce vigneron avait repris le domaine viticole familial dans les années 1990, mais était pris entre les difficultés financières et les contraintes administratives.
Suicide d'un vigneron : un engrenage infernal
"C’est un véritable drame, il ne faut pas s’en cacher, réagit Thomas Guibert, président de l’appellation Castillon-Côtes de Bordeaux. C’est un vigneron de notre appellation. La crise que l’on traverse a des effets durs, néfastes. Après, pour en arriver à une telle extrémité, il y a sûrement d’autres facteurs."
Ce vigneron avait décidé d’arracher dix de ses 15 hectares de vignes. "C’est le début de l’engrenage infernal pour beaucoup. Il y a une surproduction de vin à l’échelle mondiale par rapport à la consommation. Il y a eu la mise en place au niveau européen d’une aide à l’arrachage. Ensuite, on n’a plus le droit de les replanter pendant plus de dix ans pour réduire la production mondiale."
Face à de grandes difficultés financières, un vigneron se donne la mort dans ses vignes : "C’est un drame, la crise qu’on traverse a des conséquences terribles" déclare Thomas Guibert, président de l’appellation Castillon-Côtes de Bordeaux #GrandMatin https://t.co/jY7SQFT0lY pic.twitter.com/lJy1a3VB3a
— Sud Radio (@SudRadio) May 16, 2025
"Il faut boire du vin français"
Pour autant, il faut encore que les banques prêtent l’argent afin de financer cet arrachage avant de toucher cette subvention. "De toutes façons, toutes les aides n’arrivent qu’après que vous ayez réalisé les choses. Cela fonctionne ainsi. Tous les vignerons, comme tous les entrepreneurs, ont aussi besoin d’un soutien bancaire. Ce n’est pas mon propos de « taper » sur les établissements bancaires."
Pourquoi cette crise du vin ? "II y a une baisse de la consommation, une concurrence mondiale, des taux d’intérêts des prêts à court terme qui se sont envolés. C’est une profession où l’on a du stock, cela détruit la marge. Pour résoudre la crise, la solution miracle serait que tous les Français se mettent à boire un petit verre de vin blanc ou rouge français. Passons d’une politique hygiéniste à une vision hédoniste. Si on prenait un peu moins d’antidépresseurs, et la vie serait plus belle. Qu’on aille dans une brasserie prendre une entrecôte à la bordelaise avec un peu de vin, plutôt que d’aller manger un burger dans un fast-food en buvant un demi litre de soda sucré."
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