Le piratage de musiques et de films demeure un fléau contre lequel le gouvernement entend lutter avec de nouveaux moyens. La nouvelle idée serait de dresser une liste noire des sites pirates.
Une liste noire qui serait mise à jour quasiment en temps réel, et que les moteurs de recherche, mais aussi les réseaux sociaux, devraient eux aussi consulter en temps réel, pour empêcher les internautes d'y accéder.
Concrètement, cela signifie que si un site internet propose au téléchargement un film qui vient de sortir au cinéma - enregistré dans une salle avec une petite caméra, on appelle cela un "screener" - les internautes ne devraient pas pouvoir y accéder, tout simplement parce que les moteurs de recherche feront semblant de ne pas connaître ce site. Quand aux posts sur les réseaux sociaux, qui proposeraient le film à télécharger, ils pourraient tout simplement être supprimés automatiquement.
Ceci est totalement inédit, c'est presque de l’autocensure et c'est pour cela que de telles mesures extrêmes n'ont pas été prises jusqu’ici car elles posent un problème évident : l'autorité qui dressera cette liste noire devra être au dessus de tout soupçons car elle pourrait tout aussi bien vouloir censurer, par exemple un site d'information alternatif, au prétexte que celui-ci héberge des vidéos pirates.
Le problème, c'est que l'on songe confier cette mission à la fameuse Hadopi. Or, elle n'a pas très bonne réputation. Elle pourrait à cette occasion changer de nom.
La lutte contre le piratage des œuvres audiovisuelles demeure un sujet préoccupant. Ce piratage aurait coûté au moins 1,3 milliard d'euros aux producteurs et aux artistes, sur la seule année 2016. Pour rappel, un Français sur trois a téléchargé illégalement cette année là.
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