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Olivia Grégoire : "5.000 associations sont en risque de mort"

Par La Rédaction

Olivia Grégoire, secrétaire d’État chargée de l’Économie sociale, solidaire et responsable, était l’invitée du “petit déjeuner politique” de Benjamin Glaise le 22 avril 2021 sur Sud Radio, à retrouver du lundi au vendredi à 7h40.

Olivia Grégoire interviewée par Benjamin Glaise sur Sud Radio le 22 avril 2021 à 7h40.

Olivia Grégoire : "Un début de baisse des contaminations"

Le protocole sanitaire pour la rentrée scolaire se précise, notamment avec le maintien de la fermeture des classes au premier cas positif de Covid-19. Les parents et les professeurs, "peuvent être rassurés", déclare Olivia Grégoire. Toutefois, elle ne minimise pas la situation : "c’est toujours inquiétant". "Les parents sont, à juste titre, toujours inquiets. Mais je crois qu’on a plutôt des signaux avec un début de baisse des contaminations" et une augmentation de la "cadence de la vaccination".

"Nous serons progressifs, vigilants dans cette reprise, mais je crois que c’est important de donner des perspectives", estime la secrétaire d’État, que ce soit pour les parents ou pour la jeunesse. "On entrevoit, quand même, des faisceaux de lumière au bout du tunnel, et je crois qu’ils peuvent être rassurés", ajoute-t-elle.

 

"Il faut donner des perspectives"

Pour certains, le maintien du calendrier de réouverture est un problème, mais Olivia Grégoire le juge "raisonné" et que "c’est raisonnable". Ce calendrier donne des perspectives, une nécessité alors que "ça fait plus d’un an que les gens sont d’une responsabilité incroyable" et "subissent cette pandémie". "On va faire gaffe, pour le dire simplement, mais il faut donner des perspectives", encourage la secrétaire d'État.

Concernant les écoles, elle rappelle qu’il y a eu "11 semaines de fermeture depuis un an et quelques mois en France, 32 semaines en Italie, 26 en Allemagne ou en Angleterre", ce qui prouve pour Olivia Grégoire que le gouvernement a "tenu à maintenir les écoles ouvertes".

 

 

"Après plus d’un an, c’est devenu très difficile"

Le secteur associatif a été fortement touché par la crise sanitaire. Olivia Grégoire tient à "saluer les acteurs de l’ESS, l’économie sociale et solidaire, dans la crise, et des associations". Ces dernières, "souffrent", concède la secrétaire d’État chargée de l’Économie sociale, solidaire et responsable : "après plus d’un an, c’est devenu très difficile". Elle rappelle que les associations sont "éligibles à toutes les aides qui sont disponibles pour les entreprises", comme le chômage partiel et le PGE. Des aides que ces associations ne mobilisent pas assez : "seulement 1% des associations ont eu recours au fonds de solidarité".

https://twitter.com/SudRadio/status/1385108715490234371?ref_src=twsrc%5Etfw

Olivia Grégoire annonce donc que, depuis quelques mois, elle a activé "un fonds d’urgence qui permet de déployer 30 millions d’euros supplémentaires pour aider les petites structures de l’ESS". Pour en bénéficier, il suffit de se rendre sur le site urgence-ess.fr, précise-t-elle, avec à la clé des aides "jusqu’à 8.000 euros" qui ne sont pas des prêts. "On a déjà décaissé 10 millions d’euros, on est déjà en train d’aider plus de 1.600 structures", rapporte-t-elle.

 

 

"Il faut s’attendre à ce que nous ayons des défaillances"

Plus de 4.000 associations employeuses étaient menacées de disparaître en 2020, et 30.000 étaient au bord du dépôt de bilan. "C’est assez inquiétant", concède Olivia Grégoire. "C’est aussi le reflet, peut-être un peu en avance, des difficultés qui sont devant nous", prévient-elle. Si les défaillances d’entreprises en 2020 ont été inférieures à 2019, c’est grâce aux aides, et la secrétaire d’État ne se fait pas d’illusions : "il faut s’attendre quand même à ce que nous ayons des défaillances".

Pour l’ESS, elle estimait à 5.000 le nombre d’associations "en risque de mort, en risque létal". "Nous avons dès l’été dernier, imaginé et mis en place ce fonds d’urgence pour que l’État vienne aider les 4.000-5.000 associations qui sont en risque de mort", rappelle Olivia Grégoire. "S’il faut faire plus, je vais être très claire, j’irai demander plus au Premier ministre", assure la secrétaire d'État.

Concernant les aides, Olivia Grégoire souligne que "nous ne retirerons pas ces aides brutalement, que ce soit pour les entreprises ou que ce soit pour les associations". De quoi laisser penser que les aides seront maintenues quelques temps. Notamment, "jusqu’à ce que ces associations puissent avoir accès au plan de relance", précise-t-elle. "Il y a 1,3 milliard d’euros pour l’économie sociale dans le plan de relance, 200 millions d’euros très directement pour les associations pour aider celles qui aident à l’hébergement d’urgence" et à lutter contre la pauvreté.

 

"Les consommateurs veulent en savoir plus sur le comportement des entreprises"

L'Union européenne va définir les critères de la responsabilité sociale et environnementale des entreprises. Une démarche motivée par un changement d'aptitude des consommateurs, "qui ne veulent plus uniquement consommer mais veulent en savoir plus sur le comportement des entreprises", rapporte Olivia Grégoire.

L'Europe, au même titre que la Chine et les États-Unis, a annoncé, mercredi 21 avril, qu'elle allait définir des critères, "des indicateurs qui vont obliger les entreprises de plus de 250 salariés à faire savoir ce qu'elles font au plan environnemental, social et en matière de partage du pouvoir", explique la secrétaire d'État. Une exigence "croissante" des consommateurs, qu'Olivia Grégoire qualifie de "curiosité très saine".

 

"Cette révolution écologique ne peut pas se faire toute seule"

La France et l'Union européenne devraient porter des critères "qui ressemblent à notre modèle écologique et sociale", affirme-t-elle. Des critères qui passeraient par deux axes : "l'apprentissage et la formation", mais aussi "au partage de la valeur, que ce soit par la participation, l'intéressement, les primes". "Deux visions qui incarnent la vision sociale et écologique de l'Europe, qui vont venir déterminer les fondamentaux de notre modèle économique", se félicite Olivia Grégoire.

L'Union européenne a annoncé son engagement de réduire de 55% de gaz à effet de serre pour 2030. Alors que s'ouvre le premier sommet pour le climat depuis l'élection de Joe Biden aux États-Unis, le pays devrait s'engager pour une réduction "au moins aussi drastique que l'Europe, au moins de 50%", espère la secrétaire d'État. Une annonce "importante" pour elle puisque "cette révolution écologique ne peut pas se faire toute seule dans notre pays". 

 

"Xavier Bertrand doit d'abord rassembler sa famille politique avant les Français"

À un an des élections présidentielles, Olivia Grégoire préfère se consacrer à "la seule campagne qui nous obsède aujourd'hui, celle de la vaccination et du retour à la normale". Toute autre campagne est pour la membre de la majorité "un peu prématurée", visant notamment son ancien collègue, Xavier Bertrand. Elle rappelle que le président sortant de la région Hauts-de-France n'est pas un "candidat tout neuf, tout jeune", puisqu'il est élu "depuis 26 ans", en étant ministre de la Santé et de l'Emploi.

"Avant de prétendre à la fonction suprême, il faut déjà être être sérieux sur son bilan local", tacle Olivia Grégoire qui rappelle le rapport de la Cour des comptes, il y a un mois, "l'étrillant sur sa gestion de l'emploi dans la région". "J'aimerais bien qu'il réponde", encourage-t-elle. Pour la secrétaire d'État, "Xavier Bertrand doit d'abord rassembler sa famille politique avant les Français, j'ai hâte de voir s'il va y avoir une primaire". 

 

"Cette ville s'abîme, je vois des déchets partout"

Au sujet du hashtag #SaccageParis, qui a fait polémique sur les réseaux sociaux, l'ancienne députée de Paris appelle à ce qu'on "arrête de se moquer du monde", visant les déclarations de l'adjoint écologiste David Belliard. "S'il y a 600 millions d'euros d'investissement annuel pour la propreté dans la capitale, on a le droit de se demander où ils passent", pointe Olivia Grégoire qui appelle la mairie de Paris à "démontrer et faire de Paris une ville vraiment écologique, pas juste en rajoutant quelques vélos". "Cette ville s'abîme, je vois des déchets partout", témoigne la secrétaire d'État.

 

 

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