Ministre du Travail de 2012 à 2014 puis ministre de l’Économie et des Finances de 2014 à 2017, Michel Sapin est intimement lié aux résultats socio-économiques du quinquennat de François Hollande. Désormais conseiller municipal d’Argenton-sur-Creuse (Indre), l’ancien ministre s’est confié dans un entretien à paraître ce samedi dans La Nouvelle République sur l’actualité économique et politique de la France, à l’heure où le gouvernement se prépare à une rentrée sociale agitée.
"J'attends de voir ce qui va se passer pour l'impôt sur la fortune"
"Cette politique budgétaire et fiscale est de droite, clairement à droite, et même parfois plus à droite que certains à droite", juge-t-il avant de critiquer plus précisément l’augmentation à venir de la CSG. "La CSG est un impôt et quand on augmente la CSG, on augmente les impôts. Aujourd'hui, il y a des gens qui ne payent pas de cotisations et qui vont payer la CSG : les fonctionnaires, une partie des retraités. Je ne suis pas contre le fait qu'ils participent à la solidarité nationale mais on ne peut pas dire qu'on va baisser les impôts. On peut demander des efforts mais il faut qu'ils soient justes. J'attends de voir ce qui va se passer pour l'impôt sur la fortune et en particulier pour les très grandes fortunes qui sont financières et non immobilières et qui ne seront plus taxées", prévient-il.
Aujourd’hui âgé de 65 ans et ne souhaitant plus briguer de mandat électif, Michel Sapin assure toutefois ne pas abandonner sa famille politique. "Le passage de relais est venu. Une autre génération est arrivée et comme je suis un homme de l'intérêt général, je me tiens à sa disposition. Je suis membre du PS depuis 1974. Je ne vais pas arrêter aujourd'hui. La gauche est fracturée, la gauche responsable, réaliste, est très affaiblie. Affaiblie mais pas disparue", veut-il croire.