Michel-Édouard Leclerc veut relever le défi et ne pas laisser se déployer Amazon sur l'alimentaire en France sans réagir. C'est la prochaine bataille d'Amazon, qui a déjà carrément aux États-Unis des supermarchés alimentaires ultramodernes sans caisses… Pour faire front, Leclerc met dans la balance sa politique commerciale, proche des consommateurs, et fait le pari des prix bas, rappelant au passage que sa politique a permis de détrôner Carrefour comme n°1 de la distribution alimentaire en France.
Son nouveau service à domicile, "Leclerc chez moi", sera d'abord lancé dans le nord de Paris, puis, à compter du 15 mai, dans le sud de la capitale. Revendiquant des tarifs inférieurs de 15% à 20% à la concurrence, il compte générer le chiffre d'affaires d'un grand hypermarché dès la première année.
Problème, le marché n’est pas si extensible que ça. Le marché parisien de l'alimentation vaut 7 milliards d'euros, et Leclerc pense pouvoir réaliser un chiffre d'affaires de 170 millions d'euros. Cela aura un impact limité de 1% sur le chiffre d'affaires des concurrents Monoprix et Franprix.
Amazon, qui a lancé à Paris son service de livraison express "Amazon Prime Now", se renforce régulièrement. Système U a récemment révélé être en discussion avec le groupe américain sur un possible accord d'approvisionnement dans les produits d'épicerie.
En fait , les distributeurs historiques français cherchent à contre-attaquer en améliorant leurs offres en ligne. En janvier, Carrefour a dévoilé un plan pour renforcer ses investissements dans l'e-commerce et annoncé qu'il chercherait à nouer un partenariat en Chine. En novembre, Casino a annoncé de son côté qu'il utiliserait la plate-forme d'e-commerce du distributeur britannique en ligne Ocado pour développer son activité…
Bref, ça bouge ! Le secteur de la distribution alimentaire est en pleine révolution.
Réécoutez en podcast l’édito de Christophe Bordet dans le Grand Matin Sud Radio