C’est une petite défaite pour le groupe français DCNS, qui était en lice depuis plusieurs mois pour livrer quatre sous-marins (plus deux en options) à la marine norvégienne. Oslo vient en effet d’annoncer ce vendredi 3 février que la Norvège entrait en négociations finales avec le groupe allemand ThyssenKrupp Marine Systems (TKMS) pour cet appel d’offres estimé à 4 milliards d’euros. Déjà fournisseur de la flotte norvégienne et parfait connaisseur du marché local, TKMS était annoncé grand favori de cette compétition, malgré l’arrivée du Français DCNS et du Suédois Saab. Mais le coup de force réussi par DCNS en avril 2016 lors du "contrat du siècle australien" (12 sous-marins à livrer) a incité les Allemands à mettre les bouchées doubles.
Le gouvernement allemand à la rescousse de TKMS
Ainsi, pour aider TKMS à rafler la mise, le gouvernement allemand a décidé de lui commander deux sous-marins en plus de la commande d’Oslo, permettant aux chantiers navals de baisser leurs prix grâce aux économies d’échelle. La flotte française étant déjà bien constituée, DCNS ne pouvait pas compter sur un tel soutien. Le géant français a confié regretter la décision de la Norvège "d’interrompre le processus compétitif avant sa conclusion pour sélectionner une solution alternative sous forme d’un achat groupé intergouvernemental avec un autre pays européen. Nous sommes convaincus que notre offre était supérieure, notamment dans le domaine de la capacité de lutte anti sous-marine, essentielle pour les opérations et patrouilles dans le Grand Nord et nous restons disponibles pour reprendre les discussions notamment dans l’hypothèse où la coopération envisagée avec le gouvernement allemand n’aboutirait pas", peut-on lire dans un communiqué.La compétition entre les deux pays devrait maintenant se poursuivre en Pologne voire en Inde, qui souhaitent toutes deux s’équiper de trois sous-marins.