Ce "On ne peut plus rien manger", c’est la réaction que veulent nous inspirer les tenants de l’agriculture industrielle. Sur le thème "il y en a ras-le-bol, on veut nous faire peur". D’ailleurs, la levée de boucliers contre l’étude de l’Inserm et de l’Inra a été immédiate. Une étude à relativiser, en fait les gens qui mangent des aliments ultra-transformés fument et ne font pas de sport, donc on ne sait pas ce qui cause réellement les cancers, et puis ultra-transformés, c’est trop vaste puisque ça va des barres chocolatées aux soupes déshydratées en sachet... Merveilleuse manière de noyer le bon sens dans un flot de considérations annexes pour faire croire que tout cela serait sujet à caution.
La moitié de l’alimentation des Français est faite de ces produits qui n’ont plus rien à voir avec les aliments de bases que fournit l’agriculture. Ceux qui s’en nourrissent le font généralement après un lavage de cerveau par la publicité qui leur a expliqué que c’était moderne, que ça leur évitait des corvées inutiles et ce sont les plus pauvres qui sont les plus touchés, mais on fait encore semblant de ne pas comprendre.
Que faire alors ? Eh bien, dans la mesure du possible, on achète des fruits et légumes bio, parce que ça évite de tuer les insectes, de stériliser la terre, et de nous gaver de molécules chimiques, et avec ces légumes, on prépare sa soupe soi-même. Il ne s’agit pas de dire qu’il ne faut faire que ça, mais un peu, dans la mesure des moyens de chacun, en sachant que les produits transformés sont beaucoup plus chers que du frais à cuisiner soi-même. Si nous changeons un tout petit peu de notre comportement alimentaire, nous pouvons modifier le système de production. Et nous pouvons avoir une influence sur les politiques, dans le sens de la limitation d’un libre-échange totalement injuste parce que dérégulé.
Actuellement, sur vos étals de primeurs, vous trouvez des fruits français cultivés sans certains pesticides interdits dans notre agriculture, et des fruits étrangers, marocains par exemple, cultivés avec ces pesticides, et évidemment moins chers. Le consommateur est incité à choisir quoi, s’il n’est pas informé des pesticides utilisés ? Information et régulation sont les conditions de la vraie liberté.