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Élisabeth Borne : "il y a 200.000 à 300.000 emplois non pourvus"

Élisabeth Borne, ministre du Travail, de l'Emploi et de l'Insertion, était l’invitée du “petit déjeuner politique” de Patrick Roger le 9 septembre 2021 sur Sud Radio, à retrouver du lundi au vendredi à 7h40.

Élisabeth Borne, interviewée par Patrick Roger sur Sud Radio le 9 septembre 2021 à 7h40.

Élisabeth Borne : "On a battu tous les records d’embauches au deuxième trimestre"

Le monde de l’emploi traverse une crise inédite avec un million d’emplois qui ne trouvent pas preneur, et des difficultés de recrutement qui posent de gros problèmes aux entreprises. "Il faut dire aussi qu’il y a beaucoup de bonnes nouvelles dans le monde de l’emploi", souligne Élisabeth Borne, à commencer par le taux de chômage qui est revenu au niveau "d’avant-crise". "On a battu tous les records d’embauches au deuxième trimestre", soit 2,2 millions d’embauches dont une moitié en CDI. "Notre économie repart très vite, très fort", explique la ministre du Travail qui concède que les besoins de recrutement sont élevés. "Et dans certains secteurs, il y a des difficultés" ; mais elle revoit à la baisse les chiffres donnés essentiellement par Pôle emploi : "je crois que c’est plutôt 200.000 à 300.000 emplois".
"En tout cas c’est trop", précise la ministre : "je ne peux pas me satisfaire qu’il y ait des entreprises qui ne trouvent pas les compétences dont elles ont besoin".

Il y a "160.000 recrutements qui ont été permis par Pôle emploi"

Le Medef estime que ce manque de main-d’oeuvre menace la reprise économique. "On ne reste pas les bras croisés : ça fait plusieurs mois que j’ai demandé à Pôle emploi d’identifier des demandeurs d’emploi qui peuvent permettre de pourvoir ces offres, de leur proposer, le cas échéant, des formations pour qu’ils aient bien les bonnes compétences… et ça marche !" La ministre du Travail annonce qu’il y a "160.000 recrutements qui ont été permis par Pôle emploi, par exemple dans le secteur des hôtels, cafés et restaurants".
Elle annonce également une rencontre avec les présidents de Régions dès la semaine du 13 septembre 2021 pour "qu’on s’organise au mieux, localement, en mobilisant tous les acteurs au niveau de chaque région".

 

"Chaque branche" doit réfléchir "à l’attractivité des emplois qu’elle propose"

Néanmoins, la ministre Élisabeth Borne explique que "chaque branche" doit réfléchir "à l’attractivité des emplois qu’elle propose". Elle prend en exemple l’hôtellerie-restauration : "je les invite à réfléchir à ce qu’ils peuvent proposer à leurs salariés".
Elle raconte une rencontre entre un cuisinier et un restaurateur, le premier expliquant au deuxième que "travailler tous les soirs, sans voir ma famille, en étant payé au SMIC, j’ai plus envie de faire ça".
"Je pense qu’il faut que chacun prenne sa part : nous on identifie les demandeurs d’emploi qui peuvent répondre aux offres" à qui son proposées des formations et potentiellement une augmentation des "moyens dans la formation", souligne la ministre. Mais ensuite, "il faut travailler sur l’attractivité des métiers".

Dans de nombreux secteurs, les employeurs se plaignent de potentiels candidats qui ne veulent pas travailler à des horaires décalés ou compliqués, comme le soir ou le week-end. "Je dis qu’il faut répondre aux attentes des candidats", notamment car "les entreprises nous disent que les candidats qui refusent une offre attendent sans doute une meilleure rémunération et aussi des meilleures conditions de travail".

Certains secteurs ont déjà accordé "des augmentations de salaire", comme la branche propreté qui a prévu une hausse des salaires de 17 centimes d’euro. Un travail "sur l’organisation", ou encore "le temps de travail" sont également prévus.
"Nous sommes extrêmement mobilisés et déterminés à accompagner la reprise très dynamique de notre économie", souligne la ministre du Travail, mais elle répète : "chacun doit prendre sa part". Les employeurs doivent donc "faire ce qu’il faut pour que les emplois soient attractifs".

Élisabeth Borne ne manque pas de rappeler les efforts concédés par le gouvernement et notamment le "Quoi qu’il en coûte" grâce auquel "on a une croissance qui sera sans doute à plus de 6% sur l’année 2021" et que la France est "au-dessus du niveau d’emploi d’avant-crise". "On a 90.000 emplois de plus qu’avant la crise", précise la ministre du Travail.

Réforme de l'Assurance-chômage : "pleinement en vigueur d’ici la fin de l’année avec le nouveau mode de calcul de l’allocation chômage au 1er octobre"

La réforme de l’Assurance-chômage, mise en pause durant la crise de la Covid-19 et partiellement censurée par le Conseil d’État, va bien être relancée, assure Élisabeth Borne. "On va revenir vers le Conseil d’État pour une application au 1er octobre 2021 du nouveau mode de calcul de l’allocation chômage", ce qui avait été censuré.
"L’objectif, c’est que cette réforme soit pleinement en vigueur d’ici la fin de l’année avec le nouveau mode de calcul de l’allocation chômage au 1er octobre."

Autre réforme dans les cartons du gouvernement, à quelques mois de la Présidentielle 2022 : la réforme des Retraites. "Le président de la République, le gouvernement, considèrent que cette réforme est indispensable parce que les sujets qui se posaient avant la crise sont toujours là", explique Élisabeth Borne. "Il faudra une réforme des retraites."
Toutefois, Emmanuel Macron avait annoncé que la réforme ne serait pas lancée tant que la situation sanitaire ne serait pas résolue : "ça n’est pas le cas aujourd’hui", explique la ministre du Travail.
Pour autant, le travail sur ce sujet continue, si bien qu’il y aurait, selon la ministre, "un relatif consensus" concernant "le maintien dans l’emploi des seniors".
"Il faut former les salariés tout au long de la vie, il faut s’assurer qu’on prévient l’usure professionnelle."

"J’invite toutes les entreprises qui peuvent le faire à verser cette prime de pouvoir d’achat à leurs salariés"

Le gouvernement, dès le mois de mars, rappelle la ministre, a "annoncé qu’on allait reconduire la prime de pouvoir d’achat, ce qu’on appelle la Prime Macron". "J’invite toutes les entreprises qui peuvent le faire à verser cette prime de pouvoir d’achat à leurs salariés."

 

"Nous avons près d’un million de jeunes qui ne sont ni en emploi ni en formation"

Sur la plateforme ‘1 jeune, 1 solution’, pas moins de 10.000 offres de jobs étudiants sont disponibles. "Le plan 1 jeune 1 solution a permis a près de 3 millions de jeunes de trouver un emploi, une formation, un apprentissage", se félicite Élisabeth Borne.
"Là, on veut aider les étudiants qui le veulent à trouver un petit job : donc on mettra en ligne dès ce matin, effectivement, 15.000 jobs étudiants." Ces emplois "ne pénalisent pas l’étudiant" dans ses études, notamment en termes de charge de travail ou d’horaires : "on a sélectionné des offres qui sont à moins de 15 heurs par semaine".
Pour autant, "nous travaillons également sur le revenu d’engagement", rappelle Élisabeth Borne. "Nous avons près d’un million de jeunes qui ne sont ni en emploi ni en formation."
Si le gouvernement a beaucoup accompagné les jeunes, "on veut amplifier notre action et faire que chaque jeune qui en a besoin ait un accompagnement ; et quand c’est nécessaire, une allocation jusqu’à 500 euros pour l’aider à trouver son projet professionnel et à le réaliser, et donc à trouver un emploi".

Soignants et obligation vaccinale : "L’objectif, c’est vraiment d’inciter à la vaccination"

Environ 300.000 soignants ne sont pas encore vaccinés, alors que la date butoir tombe le 15 septembre 2021 et qu’à partir de là, il y aura des sanctions. "Ce qui est clair, c’est qu’à partir du 15 septembre, on ne peut pas continuer à travailler dans un établissement au contact avec des personnes vulnérables si on n’a pas eu sa première dose de vaccin", rappelle Élisabeth Borne.
Elle espère toutefois que les soignants auront décidé de se faire injecter leur première dose avant cette date butoir. La ministre confirme qu’en cas de non-vaccination, il y aura la "suspension du contrat de travail". "L’objectif, c’est vraiment d’inciter à la vaccination."

 

Temps de parole d'Éric Zemmou décompté par le CSA : une mesure "juste"

Marine Le Pen, candidate à la Présidentielle pour le Rassemblement National, a demandé la privatisation de l’audiovisuel public et la nationalisation des autoroutes. Selon Élisabeth Borne, "ça fait de nombreuses années qu’elle propose à peu près la même chose" ; des propositions qui ne sont pas dans les attentes des Français selon la ministre.

De son côté, le Conseil Supérieur de l’Audiovisuel a décidé de décompter le temps de parole d’Éric Zemmour dans les médias, alors que le polémiste pourrait se présenter à la Présidentielle 2022. Une décision "juste" selon Élisabeth Borne.

 

 

 

 

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