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Aurore Bergé sur le Pass culture : L'accès à la culture "est aussi une question de prix"

Par La Rédaction

Aurore Bergé, députée des Yvelines, Présidente déléguée du groupe LREM à l'AN et candidate aux Régionales en Île-de-France, était l’invitée du “petit déjeuner politique” de Patrick Roger le 26 mai 2021] sur Sud Radio, à retrouver du lundi au vendredi à 7h40.

Aurore Bergé interviewée par Patrick Roger sur Sud Radio le 26 mai 2021 à 7h40.

Aurore Bergé : "Tout ce qu’on avait annoncé est en train de se réaliser"

L’Académie de Médecine a donné un avis dans lequel elle estime que la vaccination devrait être obligatoire, au moins pour certaines professions. "Déjà, il faut saluer le fait que la vaccination a un rythme qui est extrêmement dynamique", souligne Aurore Bergé. "Tout ce qu’on avait annoncé est en train de se réaliser".

Toutefois, concernant l’obligation de la vaccination, elle juge "qu’on a aujourd’hui une telle dynamique de vaccination qu’en vérité les publics prioritaires", comme les enseignants ou encore les gendarmes et les policiers, "viennent". Selon la députée des Yvelines, ils seraient "les premiers à venir et à demander cette vaccination".

 

Un pass vaccinal "pour l’instant pas envisagé"

Le Pass sanitaire, qui entrera en vigueur le 9 juin 2021 en France, va être obligatoire pour entrer dans certains lieux accueillant plus de 1.000 personnes. Pour Aurore Bergé c’est "légitime", notamment car "la vaccination dans notre pays est ouverte". "C’est légitime de se dire que ceux qui seront vaccinés, et qui seront donc protégés à la fois pour eux-mêmes mais surtout qui vont protéger les autres de la possibilité de transmettre le virus, pourront avoir plus facilement accès à des lieux qui peuvent potentiellement être des lieux de contamination."

De fait, "le Pass sanitaire est une protection qui sera mise à la disposition de chacun", précise la présidente déléguée du groupe LREM à l’Assemblée Nationale. Et si certains craignent que le Pass sanitaire devienne un pass vaccinal, "pour l’instant ce n’est pas envisagé du tout".

 

 

"On a bien vu l’appétence incroyable qu’avaient les Français pour la culture"

Emmanuel Macron a annoncé un Pass culture à destination des jeunes de 18 ans, avec une enveloppe de 300 euros pour des produits et services d’ordre culturel. Une annonce qu’une partie du secteur a estimé être un gadget. Une critique qu’Aurore Bergé balaye : "ce n’est pas un gadget de se dire que la sortie de crise passe d’abord par la culture". Notre identité française, notre art de vivre à la française passe, évidemment, par la culture", insiste la députée des Yvelines.

Elle rappelle que les Français ont été "privés pendant une année" de culture, de visites ou encore de salles de spectacles. Or, "on a bien vu l’appétence incroyable qu’avaient les Français" pour la culture, qui s’est matérialisée par "les files d’attente devant les cinémas" au moment de leur réouverture en mai. "Sauf que la culture, il faut aussi pouvoir y avoir accès : c’est à la fois une question de connaissances, c’est une question d’éducation dès le plus jeune âge" mais aussi "de prix, tout simplement".

Le Pass culture a été expérimenté dans plusieurs départements avant d’être généralisé, ce qui a permis au gouvernement de voir que "les premiers bénéficiaires du Pass culture" ont été "les libraires". De quoi contredire la crainte de certains qui jugent que ces 300 euros bénéficieront surtout aux plateformes numériques. "Il ne faut pas penser que parce que justement ce sont les jeunes qui vont y avoir accès, ils vont forcément se précipiter sur les abonnements."

 

"Les plateformes vont devoir financer aussi la production en France"

Le groupe Canal+ s’inquiète de l’autorisation de la diffusion de films un an après leur sortie au cinéma sur des plateformes de vidéo à la demande, ce qui chamboule la chronologie des médias classique de la France. Le patron du groupe Canal, Maxime Saada, a donc annoncé une possible réduction des investissements dans la création. "On est le premier pays au monde à faire en sorte que les GAFA contribuent au financement de la création", souligne Aurore Bergé. "Les plateformes vont devoir financer aussi la production en France."

Toutefois, la députée des Yvelines ne manque pas de rappeler que "du moment où elles financent, elles ont aussi des contreparties", ce qui explique ce changement. Autrement, un projet financé par une plateforme ne pourrait être diffusé sur cette même plateforme "que deux ans après leur sortie", assure-t-elle.

 

"Elles vont avoir des obligations extrêmement puissantes"

Par ailleurs, en terme d’investissements, "elles vont avoir des obligations extrêmement puissantes" et donc en mesure de compenser la baisse des investissements de Canal+ si celle-ci devait s’avérer. Pour elle, le patron de Canal veut "garder un avantage qui est l’avantage historique, compétitif, de Canal+", à savoir la possibilité pour le groupe de diffuser les sorties très rapidement.

Aurore Bergé tient par ailleurs à préciser : les plateformes "vont avoir l’obligation de financer la création cinématographique et audiovisuelle en France" et donc "investir chez des producteurs français". "La diversité culturelle et la souveraineté culturelle, c’est à la fois mieux financer la création mais aussi accepter qu’en contrepartie on puisse plus facilement accéder aux œuvres."

 

 

"150 féminicides chaque année"

Un homme tout juste sorti de prison a tué sa femme à Hayange (Moselle), dernier "féminicide" en date. Mais pour le procureur, l’homme n’ayant pas été identifié comme mari violent, il n’y a pas eu de dysfonctionnement. Si Aurore Bergé refuse de s’exprimer "sur une affaire spécifique", la députée rappelle qu’en France "encore 150 femmes, chaque année, décèdent", tuées par leur compagnon. "Elles ne sont tuées que parce qu’elles sont des femmes", déplore la députée.

Pour l'élue de la majorité la question du port d'arme "pour les personnes ayant été identifiées comme potentiellement violentes à l'égard de leur compagnes" se pose. La détention d'arme pouvant amener à ce qu'elles "se retournent contre elles". Aurore Bergé souligne qu'en outre, les bracelets anti-rapprochement "ont été beaucoup plus massivement diffusés", "un atout très conséquent" pour la députée qui déplore que malgré tout, "on n'arrive pas à baisser le nombre de femmes assassinées chaque année".

Sur l'expulsion des étrangers condamnés, Aurore Bergé assure que c'est ce qui est "fait de manière récurrente" et affirme que "ce n'est pas un droit de pouvoir rester sur le territoire français". La parlementaire souligne que "lorsqu'on est en rupture avec les valeurs de la République, ce qui fait notre identité, qu'on en vient à avoir des comportements violents, se pose la question du maintien sur le sol français pour protéger nos concitoyens". 

 

"Je n'ai pas eu le sentiment d'avoir été mise sous pression"

Après une passe d'armes et des plaintes interposées entre le ministre de l'Intérieur et Audrey Pulvar, Gérald Darmanin a proposé une rencontre avec la candidate aux régionales. "Il a eu raison de signifier que les propos tenus par Pulvar ne sont pas digne d'une candidate à la présidence de la région Ile-de-France", estime Aurore Bergé qui déplore que "nos forces de l'ordre subissent au quotidien une forme de lynchage".

"Inviter au dialogue n'est pas un rétropédalage, c'est plutôt sain en démocratie", réagit la députée qui a participé à la manifestation. "Je n'ai pas eu le sentiment d'avoir été mise sous pression, mais de faire mon devoir de citoyenne et d'élue en affirmant le soutien qui doit être le nôtre aux forces de l'ordre", assure-t-elle.

 

"On n'aura jamais trop de voix républicaines dans notre pays"

À un mois des élections régionales, le candidat de la République en marche, Laurent Saint-Martin, est en mauvaise posture dans les sondages, derrière Valérie Pécresse et Jordan Bardella, même s'il a pris "quatre points ce week-end", souligne la députée des Yvelines. "On a la force d'avoir un candidat très clair sur les valeurs de la République, ce qui n'est pas le cas des différents candidats de gauche qui se présentent", pointe Aurore Bergé.

La présidente déléguée de la majorité à l'Assemblée fait la différence entre des "concurrents de gauche ou de droite" et des "adversaires politiques qui sont clairement, hors du champ républicain". Elle dénonce notamment "la composition de la liste de Clémentine Autain, et des propos tenus chez les Insoumis, qui sont des adversaires politiques de la même manière que Jordan Bardella". 

Après la démission de Manuel Valls du conseil municipal de Barcelone et un possible retour en France, il pourrait s'agir "d'une bonne nouvelle", pour Aurore Bergé qui estime que "la voix de Manuel Valls dans le débat public est une voix importante sur les questions républicaines, laïques, régaliennes". "On n'aura jamais trop de voix républicaines dans notre pays", affirme-t-elle.

 

 

 

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