La ministre des Comptes publics, Amélie de Montchalin, compte s’attaquer aux niches fiscales. Et ce alors que le gouvernement Bayrou cherche à faire 40 milliards d’euros d’économies. Peut-être dans les emplois à domicile et les services à la personne ?
Les emplois à domicile remis en cause ?
Pour le moment, si l’on fait intervenir une personne déclarée à son domicile, la moitié du coût est pris en charge par l’État. "Aujourd’hui, les 26 métiers des services à la personne, allant de la petite enfance aux métiers de la vie quotidienne, sont remis en cause par Amélie de Montchalin, résume Brice Alzon, président de la fédération des entreprises de services à la personne. Elle a dit qu’elle ne toucherait pas à la petite enfance et aux personnes âgées. Mais selon elle, les services dits de confort méritent une restriction. Elle cible le ménage, le jardinage, le soutien scolaire."
"Elle se poste la question de la légitimité pour ces finances publiques de toutes les activités de la vie quotidienne. Nous ne sommes pas une niche fiscale. Nous sommes une activité dont le principal concurrent est le travail non déclaré. Tout a été fait pour que les familles fassent appel à des professionnels formés. Trois millions de Français sont particuliers employeurs, et emploient quelqu’un à domicile."
Le gouvernement menace les crédits d’impôt, les fédérations de services à la personne s’insurgent : "Si @AdeMontchalin nous laisse tranquilles, on pourrait aller jusqu’à 500 000 emplois supplémentaires !" signale @brice_alzon #GrandMatin https://t.co/9zi0qWAQNV pic.twitter.com/xU4qATT4NM
— Sud Radio (@SudRadio) June 12, 2025
Le jardinage en ligne de mire
"Nous fêtons les vingt ans de la loi Borloo, votée en 2005, et c’est une fierté française, rappelle Brice Alzon, président de la fédération des entreprises de services à la personne. Nous avons réussi ce qu’aucun autre pays n’a réussi : à faire baisser ce travail dissimulé. À l’époque, il était à 80%, nous en sommes à 40%. Dans certains pays voisins comme l’Espagne, on en est à 90% de travail dissimulé. Nous avons réussi à avoir, 1,2 million de salariés. Si nous pouvons avoir de la tranquillité et de la stabilité, nous pourrions avoir 500 000 emplois supplémentaires."
Peut-on encore améliorer ce système ? "Les entreprises ont besoin de visibilité. Par exemple celles du jardinage, vraiment visés en priorité par Amélie de Montchalin : c’est un métier qui réunit 32 000 entreprises. On est très loin du cliché des services pour les riches. 39% des utilisateurs sont non imposables. Dans ces services, on a recruté 22 000 emplois nets ces deux dernières années grâce au système du crédit d’impôt immédiat. Une vraie réussite. Nous savons recruter, former nos jeunes et avons un rôle d’intégration dans le monde du travail."
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