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Aides européennes - PAC : "Aujourd’hui, les fermes sont abandonnées"

Gwenael Le Floch, maraîcher furieux contre la PAC, ne touche pas d’aides européennes car sa ferme est jugée "trop petite".

GPS
Des vols de GPS en série dans les tracteurs. (Denis Charlet / AFP)

Gwenael Floch, à Maure-de-Bretagne, a participé à l’émission Cash Investigation sur France 2. La Politique Agricole Commune ne lui verse pas d’aides car son exploitation est jugée trop petite.

50% des aides pour 20% des exploitations

"La PAC, c’est de l’argent public, un financement de 9 milliards d’euros par an, rappelle-t-il. Le critère principal, voire unique, est celui des surfaces. Du coup, on concentre ces 9 milliards sur les plus grosses exploitations françaises. Comme c’était décrit dans le reportage, 20% des plus gros agriculteurs français touchent 50% des subventions. 80% des agriculteurs se partagent l’autre moitié. Sachant que, structurellement, pour les fruits et légumes, on est sur de toutes petites surfaces."

"Nous avons des fermes qui font entre 1 et 3 à 4 hectares. Du coup, on se retrouve mécaniquement exclus de la PAC. En parallèle de cela, nous avons des cultures très fragiles. Regardez les épisodes de grêle cette semaine, les arboriculteurs, les viticulteurs, les maraîchers. Ce sont des exploitations très petites, ayant une très forte densité en main d’œuvre et qui créent donc énormément d’emplois. Elles sont aujourd’hui complètement abandonnées de tout soutien public."

 

"Un filet de sécurité pour toutes les fermes françaises"

"Je n’accepte plus cette situation, et j’ai écrit au ministre de l’Agriculture pour demander une répartition équitable des aides de la PAC, explique Gwenael Floch. Avec a minima un filet de sécurité pour toutes les fermes françaises. La surface peut être un critère, mais ne doit pas être le seul. Moi, cela fait deux ans que je suis maraîcher. Je savais que je n’aurai pas d’aides. J’ai dû construire ma ferme sans, en pouvant vivre à 100% de mon travail, entre circuits courts, magasins de producteurs… On se prend en main pour valoriser notre production."

"J’ai construit ma capacité à me passer de ces aides, poursuit-il. Mais on est dans une nouvelle donne climatique. Nous sommes exposés à de tels aléas, c’est très dur. Les petites fermes créent beaucoup plus d’emplois, sont davantage orientées vers l’environnement, les circuits courts, la qualité. Elles animent les marchés, le tourisme, entretiennent les paysages. Aujourd’hui, les fermes sont abandonnées. L’Europe a créé des outils pour cela, et la France ne les saisit pas."

Retrouvez "Le coup de fil du Matin" chaque jour à 7h15 dans le Grand Matin Sud Radio avec Patrick Roger et Cécile de Ménibus.

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