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Aide publique au développement : une "gabegie d'argent public", dénonce Guillaume Bigot (RN)

ENTRETIEN SUD RADIO - Chaque année, la France consacre environ 13 milliards d'euros à l'Aide publique au développement (APD). Une somme colossale, symbole d'une politique française dispersée, inefficace... et au détriment des besoins du pays, dénonce Guillaume Bigot (député RN du Territoire de Belfort) au micro de Sud Radio.

Aide publique au développement : une "gabegie d'argent public", dénonce le député RN Guillaume Bigot (Jakub Zerdzicki de Pexels)
Aide publique au développement : une "gabegie d'argent public", dénonce le député RN Guillaume Bigot (Jakub Zerdzicki de Pexels)

Un budget colossal... mais mal utilisé

En 2024, la France a affecté 13,4 milliards d'euros à l'Aide publique au développement (APD). Un soutien financier adressé aux pays de l'OCDE à faible revenu ou à revenu intermédiaire et utilisable dans les domaines de la santé, de l'éducation ou encore des infrastructures. Pour Guillaume Bigot, qui s'est penché pendant deux ans sur le sujet, ce chiffre impressionnant cache en réalité une "gabegie stupéfiante d'argent public".

"On finance des skate parks, des vélos Décathlon pour équiper la police dans des pays d'Afrique. On a même payé 50 000 euros pour faire quatre pages de PDF sur le genre et climat", dénonce le député RN du Territoire de Belfort au micro de Sud Radio. Selon lui, ces dépenses symboliques et disproportionnées témoignent d'une politique dispersée, où l'on cherche "de l'argent public partout, mais sans vision claire".

Des priorités incohérentes avec les besoins nationaux

Pour Guillaume Bigot, la dispersion des fonds de l'Aide publique au développement constitue le principal problème. "Il y a un saupoudrage gigantesque de cet argent pour que la France tienne son rang à l'étranger. Par exemple, l'Aide publique au développement distribuée par la France a notamment permis de financer la rénovation du centre-ville de Yaoundé -pour la modique somme de 60 millions d'euros-... alors que certaines régions françaises connaissent des fermetures de classes et de bureaux de poste. On ne peut pas prétendre aimer son prochain alors qu'on n'aide pas son prochain en France, et notamment dans les outre-mers !", fustige le député du Territoire de Belfort.

Quand l'APD française profite à des concurrents étrangers

Autre incohérence pour Guillaume Bigot : la répartition actuelle de l'Aide publique au développement française engendre des effets contre-productifs sur le plan géopolitique. En effet, selon lui, des fonds destinés à aider des pays alliés ou francophones se retrouvent ainsi à renforcer la présence de puissances étrangères... sans bénéfice réel pour la France ni pour les populations locales.

"Par exemple : 200 millions d'argent public français ont été dépensés au profit des entreprises chinoises ! Lorsqu'on aide, on s'excuse, on a peur d'être accusé de colonialisme, on appose à peine le drapeau français... mais croyez-moi ! Avec l'argent qu'on leur donne, les Chinois ne s'empêchent pas de mettre leur drapeau. C'est surréaliste", dénonce le député RN.

"Il faut éviter de s'enfoncer dans le sadomasochisme budgétaire !"

Face à ces constats, Guillaume Bigot appelle à un moratoire et une réorganisation complète de l'Aide publique au développement. En clair : le député du Territoire de Belfort plaide pour une aide conditionnée, traçable et identifiable comme française, afin de s'assurer que cet argent serve à la fois la solidarité internationale et les intérêts nationaux. "Le minimum, c'est par exemple de ne pas verser d'argent à des pays qui n'acceptent pas de reprendre leurs OQTF", propose-t-il.

Sans cette refonte, Guillaume Bigot craint que l'APD française ne s'enfonce dans le "sadomasochisme" budgétaire, où l'on emprunte pour financer des projets inefficaces ou contraires aux intérêts de la France. L'objectif de cette restructuration est clair : pour le député, il ne s'agit pas de supprimer l'Aide publique au développement en France, mais plutôt de mettre fin à une gestion inefficace de nos impôts... pour redonner du sens à chaque euro dépensé.

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