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Agriculteurs en colère : la crainte de la contagion

Par Jean Baptiste Giraud

Entre surtransposition des normes européennes et concurrence déloyale d'importations à bas coût, les agriculteurs n'en peuvent plus.

Agriculteurs en colère : la crainte de la contagion ?
Agriculteurs en colère : la crainte de la contagion ? (AFP)

Acculée par les normes, l’agriculture française est déclassée en Europe. Elle est désormais déficitaire pour la première fois, par rapport à ses voisins européens.

Agriculteurs : "La France surtranspose"

"Je suis moi-même un agriculteur complètement en phase avec les inquiétudes, le désarroi, la colère des agriculteurs, confie Dominique Chargé, président de la Coopération agricole, syndicat de défense des intérêts des coopératives agricoles françaises. Ils sont très inquiets face à l’inflation normative qui touche la France par rapport à ce que l’on peut constater dans d’autres pays d’Europe. Et surtout dans le monde."

"On sait aussi que la France surtranspose beaucoup les normes européennes, et crée des contraintes particulières en France pour les agriculteurs. On a le sentiment que les moyens qui nous sont donnés sont contraires aux objectifs que l’on nous assigne. À savoir nourrir la population française et mettre en oeuvre les transitions écologiques."

 

Un choc de compétitivité et de simplification

"La France va trop vite, et crée des distorsions de concurrence, juge Dominique Chargé, président de la Coopération agricole. Prenons par exemple l’utilisation d’un certain nombre de produits chimiques qui permettraient de protéger nos cultures en attendant d’avoir des solutions alternatives. En France, on nous interdit un certain nombre de solutions. Sur quasiment toutes les productions animales, et un certain nombre de productions végétales, on réduit la production en France au profit d’importations de pays qui ne respectent pas nos réglementations. Pour le poulet, plus d’un sur deux est importé. Ils viennent massivement d’Ukraine, où les coûts de production sont bien inférieurs aux nôtres."

Gabriel Attal va rencontrer les syndicats agricoles. Que faut-il en attendre ? "Un choc de compétitivité et de simplification. Je l’avais demandé dès le mois de septembre à Bruno Le Maire. On est en pleines négociations commerciales avec la grande distribution. Elle envoie les plus mauvais signaux vers les agriculteurs, par rapport au soutien qu’elle devrait leur apporter. La sanctuarisation de la valeur de la matière première agricole est remise en cause dans bon nombre de discussions. On a la menace qu’elle s’approvisionne ailleurs, dans des pays ayant des contraintes moins fortes, ne respectant pas les standards de production français."

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