Journaliste, chroniqueuse politique depuis plusieurs décennies, Catherine Nay rencontre des hommes politiques depuis les années 1970. Des bancs de l'Assemblée nationale aux biographies de présidents de la République, c'est au tour de sa propre histoire d'être mise en page dans ses mémoires Souvenirs, souvenirs..., aux éditions Robert Laffont.
"L'usure se fait beaucoup plus vite"
En quatre décennies, Catherine Nay a observé les hommes politiques, leurs histoires et leur carrière. Elle a pu remarqué un certain changement jusqu'à nos jours. "Ce n'est plus du tout le même recrutement", pointe-t-elle. "Je dirais que nous sommes dans un nouveau monde et que les anciennes structures sont mortes et ne sont pas prêtes de ressusciter", note la chroniqueuse. Lors de ses débuts, "les politiques s'installaient sur une longue durée, on les suivait pendant longtemps, ils avaient le temps de s'installer dans l'Histoire", rapporte-t-elle.
Aujourd'hui, "avec le non-cumul des mandats, le quinquennat, les chaînes en continu, les sondages à répétition et les réseaux sociaux, l'usure se fait beaucoup plus vite, avant même qu'on n'ait le temps de capter les personnages et d'en faire des personnages", note Catherine Nay. La politique "c'était un métier" pour eux, portés par "l'ambition de rester le plus longtemps possible maire d'une grande ville ou d'une ville moyenne". Et pour s'installer sur un territoire et s'implanter, "il faut avoir fait de nombreuses campagnes législatives, cantonales, subit des échecs, remonter, puis gagner pour ne pas avoir un regard que techno", souligne la journaliste.
"Un temps d'insouciance"
Dans le Périgord, pays de son enfance où elle a été élevée par sa propre "trinité", son père, sa mère et sa grand-mère, il est également loin "le monde ancien". "Un temps d'insouciance", que raconte Catherine Nay. "Tout le monde avait le même mode de vie", souligne-t-elle. "Les maux d'aujourd'hui, comme intégration, immigration, pauvreté et même cancer, n'étaient pas des mots que l'on employait", rapporte l'auteure. "C'était une société uniforme", se souvient-elle.
Dans les années 1970, c'est à L'Express que Catherine Nay se forme dans le journalisme. "Aujourd'hui, c'est impossible", note-t-elle, "une journaliste qui déciderait d'entrer dans un média c'est plus difficile". Elle est restée sept années dans le magazine, aux côtés de Jean-Jacques Servan-Schreiber, au service politique. Elle qui avait abandonné ses années de droit, "elle a fait bac +9 grâce à eux". "C'était merveilleux, j'ai appris à raisonner, à écrire... c'était une école", se remémore-t-elle.
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