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Populisme : "Les générations d’après ne vivront pas mieux que les actuelles"

Yannick Mireur, politologue et auteur de "Populisme Smart, Le retour du ‘peuple’ dans la politique et comment y répondre", publié aux éditions VA, était l’invité de “Bercoff dans tous ses états".

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Yannick Mireur, invité d’André Bercoff dans "Bercoff dans tous ses états” sur Sud Radio.

"Auparavant, il y avait un ordre des choses dans lequel il y avait plutôt des institutions et une vie politique qui fonctionnaient à peu près selon des grands schémas droite gauche", explique Yannick Mireur. "Tout ceci c’est un peu comme une roue qui perd sa jante. Le système a perdu un peu son axe sous l’effet d’une transformation économique qui est la mondialisation telle qu’elle a eu cours depuis 30 ans maintenant. On va dire depuis les années 90. À cela s’ajoute l’épuisement d’un système qui a assez bien fonctionné, qui était la Cinquième République. Enfin, les partis politiques qui ont été de plus en plus faibles et de plus en plus défaillants à offrir deux choses qui sont intimement liées", juge l'auteur de Populisme Smart, Le retour du ‘peuple’ dans la politique et comment y répondre.

"La première, du leadership et la deuxième, qui va avec, un projet de société, une direction. Une direction collective dans laquelle à peu près tout le monde pouvait se retrouver. La perte de ceci nous a amené à ce que l’on a vécu avec notamment les gilets jaunes, qui étaient une anxiété, un malaise dans les classes moyennes et populaires, jusqu’à exaspération et jusqu’à devenir une matière inflammable. Ce n’est pas seulement une chose française, c’est une question qui se joue dans la plupart des grandes démocraties industrialisées, à commencer par les États-Unis d’ailleurs", explique Yannick Mireur.

 

"Dans le populisme, il y a populaire et bon sens populaire qu’il ne faut pas jeter aux orties"

"Le sujet des classes moyennes et populaires a, à peu près, une trentaine d’années, mais les différents gouvernements, de droite comme de gauche, Républicains et Démocrates, si vous parlez des États-Unis, ont échoué à apporter des réponses", juge le politologue. "On a observé, plutôt sur les partis plus classiques, une démonisation et l’émergence de cette idée de populisme que je récuse. Dans le populisme, il y a populaire et bon sens populaire qu’il ne faut pas jeter aux orties", explique l’auteur de Populisme Smart, Le retour du ‘peuple’ dans la politique et comment y répondre.

"L’émergence de ces mouvements traduit des résultats d’un malaise socio-économique et culturel. L’idée de ce qui a fondé le pacte social depuis des décennies et depuis la deuxième guerre mondiale on va dire dans une démocratie industrialisée, France, États-Unis, Angleterre et ailleurs, l’État providence, une espèce d’équilibre entre l’intervention de l’État et le rôle du marché au profit d’un classe moyenne, une démocratisation d’un partage des richesses. Ce centre de gravité là est perdu", juge Yannick Mireur. "Il y a une anxiété socio-culturelle devant la stagnation des salaires d’une grande partie des actifs et pour certains même un appauvrissement".

 

Nous vivons "la promesse inversée du pacte social"

"L’idée que les générations d’après ne vivront pas nécessairement mieux que les actuelles. Ce qui est quand même la promesse inversée du pacte social dont je parlais. Et puis, en ce qui concerne en particulier la France, mais c’est vrai aussi aux États-Unis, l’inquiétude culturelle. On a eu un choc dans le corps social Français avec ce que l’on estime à 10% de la population, immigrés pour l’essentiel, d’Afrique du Nord et d’Afrique Subsaharienne qui est difficile à digérer d’un point de vue des pratiques sociales quotidiennes et surtout dans une période de crise civilisationnelles".

"Il y a un moment où le marché du travail ne peut pas l’absorber et ceci on le porte depuis tant d'années", explique le politologue. "Cela crée les problèmes que l’on connaît et l’émergence de partis politiques comme le Front National et l'avènement de Jean-Marie Le Pen au début des années 80 et jusqu’à la progression continue du parti".

 

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Retrouvez “Le face à face” d’André Bercoff chaque jour à 12h dans Bercoff dans tous ses états Sud Radio.

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