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"La désintégration d'EDF, les Allemands l'ont réussie"

"L’obsession allemande depuis 30 ans, c’est la désintégration d’EDF. Ils ont réussi". Philippe Herlin, docteur en économie du CNAM, était l'invité d'André Bercoff sur Sud Radio le jeudi 15 décembre 2022 dans "Bercoff dans tous ses états".

philippe Herlin bercoff EDF
Philippe Herlin, invité d’André Bercoff dans "Bercoff dans tous ses états” sur Sud Radio.

L'économiste Philipe Herlin revient sur les déclarations d'Henri Proglio, ancien patron d’EDF de 2009 à 2014. Celui-ci était à l’assemblée dans le cadre des auditions pour un texte qui vise à faciliter l’importation des éoliennes en France, que ce soit les éoliennes terrestres ou les éoliennes en mer.

"Les éoliennes vont nous permettre d’atteindre une indépendance énergétique. Ce qui est un mensonge éhonté"

"Malheureusement, ce texte est passé", annonce Philippe Herlin. "Ça a permis d’accélère ces importations d’éoliennes. Selon la ministre Agnès Pannier-Runacher, les éoliennes vont nous permettre d’atteindre une indépendance énergétique. Ce qui est un mensonge éhonté. Elles sont intermittentes, ça va obliger à construire des centrales au gaz pour pouvoir les allumer quand les éoliennes ne fonctionneront pas. Pour le nucléaire, on ne peut pas l’allumer et l’éteindre comme on veut".

EDF est exportateur d’énergie, aux prix les moins chers. Si on en est là aujourd’hui, les coupures, les prix, est-ce politique ou il y a autre chose ?, interroge André Bercoff. "C’est une faillite des politiques, c’est une soumission de la France à l’Allemagne. Jusqu’ici, quand on avançait cela, on passait un peu pour un complotiste. Là, c’est l’ancien patron d’EDF, donc c’est bon, maintenant c’est clair. Il explique bien que la France avec son parc nucléaire avait un avantage compétitif indéniable face à l’Allemagne et donc ça avantageait toutes les industries fortement consommatrices d’électricité. Comme l’Allemagne baptise sa prospérité sur l’industrie, il ne fallait pas que la France puisse la concurrencer sur ce terrain-là. Elle a donc mis en place un marché de l’énergie" qui n’en est pas un. "Ce qu’on a inventé là à Bruxelles, ce n’est pas un marché, c’est un système de contrainte pour faire en sorte que l’avantage concurrentiel de la France disparaissent parce que si on fait un vrai marché, c’est EDF qui gagne".

"L’obsession allemande depuis 30 ans, c’est la désintégration d’EDF"

"On a l'électricité la moins chère donc il y a seulement pour les pics de consommation que l'on doit rallumer un peu les centrales à gaz même si le gaz coûte plus cher", rappelle Philippe Herlin, économiste. "Il a fallu inventer un soi-disant marché qui n’en est pas un où la première chose, c’est que l’électricité est indexée sur le gaz. Ça ne devrait pas être le cas. Le gaz, on l’utilise uniquement quand on a des pointes de consommation l’hiver. Ça n’a aucun sens d’indexer le prix de l’électricité sur celui du gaz".

"Mais l’Allemagne, pour des raisons politiques et écologistes, est extrêmement dépendante du gaz. Ils ont inventé un système au niveau européen qui indexe le prix de l’électricité sur celui du gaz. Nous, ça nous désavantageait mais le problème, c’est que les différents gouvernements français qui se sont succédés n’ont pas voulu mettre le holà et c’est eux qui sont responsables de la faillite actuelle. Si on avait un vrai marché, un vrai système. On pourrait encore le faire aujourd’hui. L’Espagne et le Portugal ont décidé de sortir de ce marché commun et ils ont une énergie qui est 5 fois moins chère que la nôtre. En France et en Allemagne, on a eu la même politique de soumission au discours écologiste. On paye aujourd’hui très cher, c’est une catastrophe pour l’industrie française et aussi européenne".

 

 

Cliquez ici pour écouter l’invité d’André Bercoff dans son intégralité en podcast.

Retrouvez “Le face à face” d’André Bercoff chaque jour à 13h dans Bercoff dans tous ses états Sud Radio.

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