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Karl Zéro : "Le trafic d’enfants rapporte autant que la drogue"

Par Jean Baptiste Giraud

L’animateur de télévision, écrivain et réalisateur Karl Zéro était l'invité de "Bercoff dans tous ses états" le 7 juillet 2023 sur Sud Radio.

Karl Zéro
Karl Zéro, invité d’André Bercoff dans "Bercoff dans tous ses états” sur Sud Radio.

Le film "Sound of freedom" sort aux États-Unis. C’est une fiction basée sur des faits réels. Son sujet : la traite d’enfants. Karl Zéro cherche actuellement à faire venir ce film en France.

 

Karl Zéro : "Le trafic d'enfants, tout le monde le connaît, mais personne ne veut en parler"

"Tim Ballard est quelqu’un qu’on peut qualifier de héros moderne. Il vient de la CIA au départ, et la CIA l’avait chargé justement de s’occuper de la traite des enfants. Et ce qui est intéressant, c’est qu’il ne savait pas que ça existait. Il a commencé à s’y intéresser au travers de ses activités gouvernementales. Et il s’est rendu compte qu’il n’y avait pas de moyens suffisants qui étaient alloués pour lutter contre cette traite des enfants. En 2013 il a décidé de quitter ses fonctions officielles et de créer sa propre ONG pour s’attaquer à cette traite d’enfants. Tim Ballard s’est entouré de gens de cinéma pour filmer ses opérations de façon à faire des documentaires coup de poing à la Netflix ou à la Amazon. Il en a sorti trois", a raconté Karl Zéro.

 


Quelle est l’ampleur de ce phénomène ? "Le trafic d’enfants, cela rapporte 152 milliards par an, c’est autant que la drogue. Et ça touche 2 millions d’enfants de par le monde. Il y a mille raisons de les vendre : ça peut être pour l’adoption, ça peut être pour les mettre dans des bordels d’enfants… Et puis, quand ils sont fatigués, quand ils ont 12, 13, 14 ans, ils sont abattus, et leurs organes sont revendus. C’est un trafic que tout le monde connaît, mais dont on ne veut pas parler.

 


Il y a aussi la traite d’enfants qui ne sont pas encore nés. C’est l’objet d’un autre film que j’ai mis sur KarlZero.tv, qui s’appelle ‘Eyes of the devil’. C’est un film polonais, ça se passe en Pologne et en Allemagne. Le réalisateur a parlé à la fois à la mère vendeuse et aux trafiquants. Un bébé se vend entre 50.000 et 80.000 euros. Voilà exactement où on en est. Et personne n’en parle", a déploré Karl Zéro.

"Il faut qu’il y ait une véritable prise de conscience au sujet de la traite des enfants"

Si Karl Zéro essaie d’obtenir la diffusion de "Sound of freedom" en France, c’est pour sensibiliser les Français à ce fléau. "Aujourd'hui, dans la société, de la même manière qu'il y a #MeToo, il faut qu'il y ait un électrochoc autour de cette traite d'enfants. Quand vous voyez le nombre d'enfants qui sont abusés dans le cadre d'inceste et dont la mère se retrouve en prison parce qu'elle a dénoncé cet inceste… C'est une hydre, la pédocriminalité, elle est partout. Et s'il n’y a pas une véritable prise de conscience de l'ensemble non seulement des Français, mais des gens du monde entier, et ben ça continuera. Ce qui serait beau, c'est que notre génération soit celle qui fait que ça s'arrête. Et que dans la génération suivante les enfants ne soient plus trafiqués, ne soient plus violés, ne soient plus abusés, qu'ils soient tranquilles de vivre leur vie d'enfant."

 


Combien d’enfants sont victimes de ce trafic ? "Ce sont des chiffres extrêmement impressionnants. Il y a le phénomène des migrants qui intervient. On sait qu'environ 10.000 enfants migrants disparaissent par an, c'est énorme. Si l’on parle des États-Unis, c'est beaucoup, beaucoup d’enfants mexicains qui partent pour la traite sexuelle aux États-Unis. Et malheureusement, bien souvent, ce sont aussi des parents qui vendent leurs enfants. Donc évidemment l'appât du gain, le fait que d'un côté il y a la grande pauvreté, de l'autre, l'opulence, la richesse… C'est une monnaie d'échange. Évidemment les gouvernements, les autorités, le FBI, la CIA le savent, mais il est clair qu'ils ne font pas grand-chose."

 


Le film "Sound of freedom" est-il disponible sur les plateformes ? "Amazon a refusé le film, Netflix a refusé… Tout ça au nom de ce qu'ils appellent ‘l'effet turn-off’, ‘L'effet turn-off’, c'est : ‘ça va être si dur que les gens ne vont pas regarder’. Ça n'a aucun sens. Ces plateformes doivent être aussi des lieux où des idées avancent", a déclaré Karl Zéro.

 

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Retrouvez “Le face à face” d'André Bercoff chaque jour à 12h30 dans "André Bercoff dans tous ses états" SudRadio.

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