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Jean de la Fontaine, écrivain marginal et intemporel

N’y a-t-il pas plus intemporel comme écrivain que Jean de la Fontaine ? Pour en parler, l’écrivain Jean-Michel Delacomptée, auteur de “Jean de la Fontaine, portrait d’un pommier en fleur “, publié au Cherche Midi, et Brigitte Fossey, comédienne, à l’affiche dans « La Fontaine, en fables et en contes », au Théâtre de Poche, sont les invités d’André Bercoff mardi 26 septembre, sur Sud Radio.

Jean-Michel Delacomptée et Brigitte Fossey, invités d’André Bercoff dans "Bercoff dans tous ses états” sur Sud Radio, autour de Jean de la Fontaine.
Jean-Michel Delacomptée et Brigitte Fossey, invités d’André Bercoff dans "Bercoff dans tous ses états” sur Sud Radio, autour de Jean de la Fontaine.

Tout le monde a lu, si ce n’est appris, au moins une fable de Jean de la Fontaine. Cet auteur incontournable de la littérature française est né il y a plus de 400 ans. Il n’y a pas une seule de ses fables qui ne finit pas en proverbe.

L’extraordinaire spontanéité de Jean de la Fontaine

"Les vers lui viennent si facilement, comme les pommes tombent du pommier". Voici ce qu’écrivait une nièce de Mazarin au sujet de Jean de la Fontaine. Voici ce qui a inspiré à Jean-Michel Delacomptée le titre de son nouveau livre, Jean de la Fontaine, portrait d’un pommier en fleur, publié aux éditions du Cherche Midi. "Ce qui est faux. Sa spontanéité était extraordinaire. Mais en même temps derrière, il y a beaucoup de travail" explique l’écrivain sur Sud Radio.

Jean de la Fontaine est un rebelle. Il est un marginal. Il ne travaille pas pour la cour, pas pour l’argent. Son oeuvre est intrinsèquement liée à sa vie. "S’il y a un mot qui définit La Fontaine, c’est la liberté. Et le naturel. Il ne cache pas son jeu, tout en respectant les règles. C’est un personnage très attachant, très sympathique. Il a un côté bohème et il adore lever le coude. Il adore les femmes. Et si elles sont jeunes, c’est un plus. Mais ce n’est pas un violeur. Il respecte les femmes" ajoute Jean-Michel Delacomptée. "Il a une jouissance du vocabulaire qui célèbre les femmes. Et c’est une jouissance presque physiologique. Cela passe par la littérature. En parler avec des amis, c’est déjà le comble de la joie et presque le nec plus ultra" précise Brigitte Fossey.

Une fidélité à ses idées

"Lorsque Louis XIV prend le pouvoir, la première chose qu’il fait, c’est d’abattre Fouquet. La Fontaine, comme madame de Sévigné, faisait partie des intimes de Fouquet. La Fontaine l’a défendu avec modestie, avec prudence, mais avec fidélité" lance Jean-Michel Delacomptée. "Ce qui a rendu très difficile par la suite son élection à l’Académie française. Louis XIV en avait pris un peu ombrage" précise Brigitte Fossey.

Mais La Fontaine, c’est avant tout un génie de la langue. "Ce rapport à la langue relève de la littérature classique. Mais chez lui, c’est porté au point de fusion. Comme Pascal d’ailleurs. C’est l’économie des moyens. Il n’est pas du tout bavard. D’un trait, il dit tout. C’est totalement visuel. Et il y a chez lui un sens de la musique extrêmement fort. Ses fables, c’est de la musique. C’est pour cela que ça se retient bien. La Fontaine est un rimeur visuel" conclut Jean-Michel Delacomptée sur Sud Radio.

Cliquez ici pour écouter l’invité d’André Bercoff dans son intégralité en podcast.

Retrouvez “Le face à face” d’André Bercoff chaque jour à 13h dans Bercoff dans tous ses états Sud Radio.

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