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Guerre d'Algérie : "Il n'y a pas de quoi célébrer un papier qui n'a pas été respecté"

Christian Fenech, Président de l’association Racine Pieds Noirs, était l'invité de "La France dans tous ses états".

Algérie
Christian Fenech, invité d'André Bercoff dans "La France dans tous ses états" sur Sud Radio.

"Je tiens tout d’abord à remercier Sud Radio de nous ouvrir son antenne", commence Christian Fenech, président de l’association Racine Pieds Noirs. "Je prends deux secondes pour le dire, c’est tellement rare que je tenais à le dire. C’est la première chose dont je voulais parler. Ensuite, deuxième point et une petite précision, j’ai effectivement quitté l’Algérie mais dans le ventre de ma mère car je suis né à Cassis. Par un hasard historique, je suis né en 62, lorsque ma mère effectivement a dû quitter l’Algérie. Donc on peut dire que j’ai quitté l’Algérie", explique-t-il.

"Sur les célébrations du 19 mars, je fais encore partie de ceux qui je crois sont majoritaires chez les associations de Pieds-noirs, qui ne comprennent pas cet acharnement à célébrer le 19 mars. Pour toute une série de raisons que je vais essayer de vous expliquer. Premièrement, le 19 mars, si on parle des accords d’Evian, ils ont été signés le 18 mars", explique Christian Fenech. "Ensuite, ces accords n’ont jamais été respectés par la partie algérienne. Il n’y a pas de quoi célébrer un chiffon de papier qui n’a pas été respecté", juge-t-il.

 

Guerre d'Algérie : "Il n'y a jamais eu de cessez-le feu le 19 mars"

"Le 19 mars, c’est l’entrée en vigueur du soi-disant cessez-le-feu. Il n’y a jamais eu de cessez-le-feu le 19 mars", juge Christian Fenech. "C’est pour cela que je n’arrive pas à comprendre cet acharnement. Alors, qu’il y ait des associations ou des privés qui veulent célébrer le 19 mars, c’est leur affaire. Ce qui me gène, depuis la présidence Hollande, c’est que c’est devenu une date officielle. C’est ça qui me gène parce qu’entre le 19 mars 62 et le 5 juillet 62, comparativement chaque jour, il y a eu plus de morts que pendant toute la guerre d’Algérie", explique-t-il.

"Alors, où est le cessez-le-feu là-dedans ? Je ne comprends pas cet acharnement", répète-t-il au micro de Sud Radio. "La guerre a non seulement continué mais, l’essentiel des morts qui se passent après cette date du soi-disant cessez-le-feu, ce sont d’abord les Harkis qui vont payer un très lourd tribut, et les pieds noirs. Selon les estimations, ce sont entre trois et cinq milles pieds noirs qui disparaissent après cette date. Mais il y a aussi des appelés du contingent qui sont tués après cette date", continue le président de l’association Racine Pieds Noirs.

 

Une cérémonie nationale doit englober toute la nation"

"C’est pour cela que je n’arrive pas à comprendre cet acharnement à célébrer le 19 mars comme étant soi-disant la fin de la guerre d’Algérie. Ceci étant, bien sûr qu’il faut que les appelés, et mon père était de ceux-là, il a fait aussi la guerre d’Algérie, mon père était sur place. Il faut effectivement, et c’est normal, qu’il y ait une date qui célèbre le sacrifice de ces jeunes qui sont allés faire la guerre d’Algérie. Mais il faut aussi pouvoir englober toutes les mémoires, pieds noirs et Harkis", juge Christian Fenech.

"Donc, la date du 19 mars, si ça devient une date officielle, ça ne peut pas être une date consensuelle", explique-t-il. "Une cérémonie nationale, elle doit englober toute la nation. Or, j’en déduis que les pieds-noirs ne feraient plus partie de la nation française. Si on célèbre le 19 mars, moi je ne me sens pas concerné. Est-ce que je fais partie de cette nation ? Je ne sais plus".

 

Cliquez ici pour écouter l’invité d’André Bercoff dans son intégralité en podcast.

Retrouvez “Le face à face” d’André Bercoff chaque jour à 12h dans Bercoff dans tous ses états Sud Radio

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