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Ferhat Mehenni : "Pendant 27 ans, il y a eu une Algérie française et une Kabylie indépendante"

Que se passe-t-il en Kabylie ? Depuis quelques jours, de nombreux manifestants, pacifiques, subissent une véritable vague de répression de la part des autorités algériennes. Pour en parler, Ferhat Mehenni, président du gouvernement provisoire kabyle en exil, était l’invité de “Bercoff dans tous ses états".

Ferhat Mehenni
Ferhat Mehenni, invité d’André Bercoff dans "Bercoff dans tous ses états” sur Sud Radio.

Qui s’intéresse à la Kabylie ? Cette région historique située dans le nord de l’Algérie, à l’Est d’Alger, est très peu connue. Terre de montagnes, fortement peuplées, elle est le lieu de vie de la culture berbère. Ainsi, les kabyles ne sont pas arabes, mais berbères. Avec leur identité, leur culture, et leurs revendications. De nombreuses voix en Kabylie soutiennent depuis des années la volonté d’autodétermination de cette région. Ce que n’entend évidemment pas le gouvernement algérien.

"La société française est kabylophile"

C’est le cas, à juste titre, de Ferhat Mehenni. Cet écrivain algérien est membre fondateur du mouvement pour l’autodétermination de la Kabylie. Il est l’auteur de Réflexions dans le feu de l’action : histoire de la renaissance du peuple kabyle, aux éditions Fauve. Il est par ailleurs président du gouvernement provisoire kabyle en exil. Invité d’André Bercoff, il explique ne pas savoir pourquoi l’on parle si peu de la Kabylie. "La société française est kabylophile. Quand on regarde les institutions, c’est plutôt une condamnation à perpète", explique-il sur Sud Radio.

Récemment, Emmanuel Macron s’est rendu en Algérie pour une visite en demi-teinte. Il lui avait été demandé d’aborder la question kabyle. Cette question a finalement été abordée par les Algériens, à travers le statut de réfugié politique de Ferhat Mehenni. "La presse algérienne en parle. Je m’étonne que Monsieur Macron s’assoie à la table d’un système politico-militaire vivant de la rente mémorielle, faisant du chantage à la mémoire à la France, tout le temps", ajoute le président du gouvernement provisoire kabyle.

"Il y a une spécificité de la Kabylie"

Ferhat Mehenni rappelle que la Kabylie ne faisait pas partie du "premier lot" de la colonisation. "C’est Napoléon III qui avait décidé d’annexer la Kabylie à l’Algérie française. Pendant 27 ans, il y a eu une Algérie française et une Kabylie indépendante", précise celui qui est à la tête du gouvernement provisoire kabyle. "Cette annexion s’est faite au prix de massacres, mais ceci n’a pas découragé les Kabyles. Les Kabyles n’ont jamais accepté de perdre leur souveraineté. Et la Guerre d’Algérie a été faite par les Kabyles, qui pensaient que l’indépendance de l’Algérie serait la leur", lance Ferhat Mehenni.

Ce dernier explique que les Kabyles ont pensé, durant la Guerre d’Algérie, qu’ils gouverneraient le pays. À la fin de la guerre, ils ne déposent pas les armes face à la prise du pouvoir d’autres clans. "Et de héros de l’indépendance, ils sont devenus les parias", précise Ferhat Mehenni, qui insiste sur "l’autre langue", "l’autre culture" des Kabyles, qui existe, conclut-il "depuis les Romains, qui se sont d’ailleurs cassés les dents".

Cliquez ici pour écouter l’invité d’André Bercoff dans son intégralité en podcast.

Retrouvez “Le face à face” d’André Bercoff chaque jour à 12h dans Bercoff dans tous ses états Sud Radio.

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