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Est-ce la fin de la police judiciaire ?

Thomas, vice-président de l’association Nationale de la Police Judiciaire #Anpj_asso, et Frédéric Macé, secrétaire général de l’AFMI, association française des magistrats instructeurs, étaient les invités dans "Bercoff dans tous ses états" sur Sud Radio, le 10 octobre.

Capitaine Thomas et Frédéric Macé
Capitaine Thomas et Frédéric Macé, invité d’André Bercoff dans "Bercoff dans tous ses états” sur Sud Radio

Week-end agité pour la police judiciaire après le limogeage du patron de la PJ de Marseille, Éric Arella. Ce dernier a refusé de démissionner au lendemain d’une "haie du déshonneur" organisée par les policiers marseillais contre le directeur général de la police nationale, Frédéric Veaux. Le tout sur fond d’une réforme qui ne passe pas auprès des enquêteurs.

Police judiciaire : un projet de loi qui ne passe pas

Il y a quelques mois, un projet de loi a rapproché l’allumette du baril de poudre. Aujourd’hui, le feu a pris. Et le limogeage du patron de la PJ de Marseille, Éric Arella, en est un exemple très clair. "Il s’agit d’un projet porté par le ministre de l’Intérieur et qui a pour vocation de réformer la police nationale dans son ensemble. Mr Darmanin juge assez peu admissible que nos concitoyens aient du mal à déposer une plainte et n’aient plus de nouvelle de l’instruction ensuite. Il explique ce problème par un manque d’encadrement des services d’investigation. La solution que Mr Darmanin avance, est de faire bénéficier de l’expertise de la PJ les services de la sécurité publique", explique le capitaine Thomas, vice-président de l’association Nationale de la Police Judiciaire, sur Sud Radio.

Une solution qui n’est visiblement pas du goût de la police judiciaire. "Nous prétendons que si cela se passe, la PJ aura moins de temps pour ses dossiers. C’est une bonne question qui est posée par Monsieur Darmanin, mais c’est une mauvaise réponse qui est apportée à cela. On ne peut pas impacter comme cela la police judiciaire. Elle a d’autres fonctions, d’autres missions", ajoute-t-il. Un constat partagé par les juges d’instruction. "La police judiciaire, c’est notre bras armé, nos yeux et nos oreilles sur les investigations que l’on mène. Nous menons des investigations complexes et seule la PJ est en capacité de répondre à nos directives. Et donc cette fusion de la PJ dans des directions plus vastes, va sonner le glas de la police judiciaire et de l’investigation spécialisée", lance Frédéric Macé, secrétaire général de l’AFMI, association française des magistrats instructeurs.

"Personne n’a vu venir" cette réforme

"Nous n’avons pas été informé à aucun moment du contenu de cette réforme. Personne ne l’a vu venir jusqu’au début de l’été. Les enquêteurs sont inquiets. On a fait remonté nos inquiétudes à notre hiérarchie. Cette dernière remonte les informations au directeur général. Et là, c’est porte close. Gérald Darmanin a instauré un moratoire d’un mois en demandant à son directeur général, Frédéric Veaux, de faire le tour des services de France afin de rencontrer la base. Mais il n’a pas rencontré les enquêteurs et s’est contenté de faire son exposé", lance le capitaine Thomas, estimant que "la méthode est curieuse".

De son côté, Frédéric Macé affirme que des expérimentations sont déjà menées dans certaines zones. "Les retours que l’on a sont très mauvais. Lorsque l’on fond 4.000 officiers de police judiciaire dans un ensemble qui en compte 25.000, le rapport de force n’est pas équivalent", précise-t-il. Ajoutant que l’échelon départemental, qui est celui de ce projet de loi, n’est absolument pas adapté à la réalité des affaires, qui dépassent parfois les frontières de la France.

Cliquez ici pour écouter l’invité d’André Bercoff dans son intégralité en podcast.

Retrouvez “Le face à face” d’André Bercoff chaque jour à 12h dans Bercoff dans tous ses états Sud Radio.

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