Déficit public, normes à gogo, balance commerciale déficitaire, désindustrialisation. Combien de temps la France va-t-elle pouvoir tenir, dans une telle situation ? Pour Agnès Verdier-Molinié, on y est : face au mur.
La France au pied du mur
"Cela fait pas mal d’années que l’on tire la sonnette d’alarme. Avec ce livre, j’explique qu’on est au pied du mur. Je ne suis pas la seule à le dire. La Cour des comptes l’a dit récemment au sujet des finances publiques. Pendant des années, on n’a pas voulu voir l’obstacle, on a été dans le déni. On n’a pas voulu voir que la France pourrait se retrouver dans la même situation que la Grèce, que l’Irlande, que le Portugal. A faire appel au FMI" explique Agnès Verdier-Molinié sur Sud Radio.
"En off, certaines personnes me disent qu’on ne pourra pas faire les économies nécessaires, d’un point de vue culturel et politique. Et que l’on va attendre le FMI. Je trouve cela grave. Car non, on ne va pas attendre le FMI. On refuse d’aller dans le mur. On peut adopter d’autres solutions, adopter des mesures qui ont marché ailleurs en Europe" ajoute la directrice de la Fondation Ifrap.
En attendant le FMI…
"Il faut bien comprendre que si le FMI intervenait en France, c’est que nous serions allé très très profond, au fond du trou. Et qu’on a creusé encore la dette, le déficit. Pendant des mois, nous avons entendu que la France n’était pas la Grèce, que c’est autre chose. Cela voudrait dire qu’on prêtera toujours à la France, quel que soit notre niveau d’incurie et de gestion publique. C’est faux. Nous avons besoin des marchés financiers pour faire tourner la France" lance-t-elle encore.
"Si à un moment, la France voit sa note dégradée par les agences de notation, les banques, les assureurs ne nous prêteront plus car ils considèreront que c’est un investissement à risque. […] Si le FMI intervient, il y aura une baisse des pensions, une baisse des salaires des fonctionnaires. Il y aura une augmentation du temps de travail, et des départs dans les administrations publiques" conclut-elle. Ce qui, selon Agnès Verdier-Molinié, n’est aujourd’hui pas expliqué aux Français.
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