C’est l’un des thèmes les plus fréquents de la vie politique espagnole, également secouée ces derniers mois par une très grande instabilité politique autour des quatre grandes formations politiques que sont le Parti Populaire, Ciudadanos, le PSOE et Podemos. La question de l’indépendance de la Catalogne (puisque c’est bien d’elle qu’il s’agit) a pris une nouvelle ampleur ces derniers jours avec le procès d’Artur Mas, ancien président (indépendantiste) de la région la plus puissante économiquement d’Espagne de 2010 à 2016.
Le vote illégal organisé par Artur Mas
Ce vendredi, le procureur Emilio Sanchez a maintenu ses réquisitions de dix ans d’interdiction d’exercer une fonction publique à l’encontre du dirigeant catalan, accusé d’avoir organisé une consultation populaire illégale le 9 novembre 2014, à laquelle près de 2,3 millions de personnes avaient participé. "Ce qui s'est produit, c'est l'expression d'une rupture des règles du jeu démocratique que nous nous sommes tous fixés", a déclaré le procureur à l'issue de cinq jours de procès.
Un procès sous tension
Artur Mas réclamait depuis 2012 le droit d'organiser un référendum sur l'indépendance de la Catalogne, mais Madrid s’y est toujours refusé, considérant que l'unité de l'Espagne ne peut être débattue que par l'ensemble des Espagnols, comme la Constitution le prévoit. Le gouvernement espagnol avait donc saisi la Cour constitutionnelle pour faire interdire un référendum en 2014, obtenant gain de cause. C’est dans ce contexte qu’Artur Mas avait alors convoqué cette consultation, sans valeur contraignante juridiquement mais malgré tout interdite le 4 novembre 2014.Le procès, qui avait débuté par la manifestation de 40 000 séparatistes catalans à proximité du tribunal, doit se terminer ce vendredi avec les plaidoiries de la défense.