Des progrès flagrants, une activité débordante, une place qui grandit et logiquement, un temps de jeu qui gonfle: le jeune troisième ligne Léo Banos fait mieux que s'installer dans la rotation au Stade toulousain et se sent "plus prêt" à s'y affirmer.
A 23 ans, le Landais semble avoir atteint une forme de maturité dans son jeu, et s'il martèle ne pas trop "se prendre la tête", ses adversaires ne peuvent pas en dire autant au moment de contrecarrer son impressionnant volume de jeu.
Arrivé en 2023 sous les couleurs des Rouge et Noir, Banos (1,91 m, 100 kg) suit une progression rapide et linéaire, qui l'a amené à entrer en jeu lors de la dernière finale du Top 14 remportée face à Bordeaux-Bègles (39-33, a.p.).
Après avoir remplacé Anthony Jelonch à 12 minutes du terme du temps réglementaire alors que son équipe menait de dix points (33-23), il a dû participer à une fin de match suffocante, conclue victorieusement en prolongation.
"On est un peu sous le choc quand on est sur le banc, quand on commence l'échauffement, quand les autres jouent, mais après, une fois qu'on rentre sur le terrain, on se sent heureux d'être là", souligne-t-il auprès de l'AFP, affirmant toutefois: "Franchement, je ne m'en rends pas compte encore".
Sa belle entrée au Stade de France et le niveau affiché depuis plusieurs mois lui ont permis de multiplier les apparitions depuis le début de saison.
Après neuf journées, il cumule 356 minutes jouées, alors même qu'il était forfait lors des deux derniers matches, touché aux ischio-jambiers. Un total bien supérieur aux 219 minutes passées sur le pré au même stade de la saison l'an dernier.
"Malheureusement, il y a des blessés dans ce sport et François (Cros) a été blessé, Castro aussi (Mathis Castro-Ferreira), Anthony (Jelonch) aussi, donc j'ai un peu couvert ces postes-là, je pense que c'est ça aussi qui m'a permis d'enchaîner les matches au début de saison", relativise le natif de Parentis-en-Born (Landes).
Il y a fait ses classes avant de rallier Mont-de-Marsan, où son père Olivier a joué et où il s'est imposé au point d'être appelé à 19 ans à peine dans le groupe élargi du XV de France, alors qu'il évoluait dans l'antichambre du Top 14, pour préparer un test-match contre la Géorgie en 2021.
- "marge de progression" -
Finaliste de Pro D2 en 2022, le troisième ligne aile a rejoint Toulouse un an plus tard avant de multiplier les allers-retours avec la capitale des Landes, où il a été prêté lors de sa première saison, avant une intégration en douceur.
Le troisième ligne de Toulouse Léo Banos (à gauche) en train de plaquer l'arrière bayonnais Cheikh Tiberghien à Jean-Dauger, le 5 octobre 2025
Gaizka IROZ - AFP/Archives
"Ça s'est fait naturellement parce qu'ici, je pense que tout le monde est bien accueilli, c'est une équipe qui joue, et en fait, il faut juste être prêt à jouer toutes les situations", résume le jeune joueur, très à l'aise en touche.
"Avec les 18 matches que j'ai faits l'année dernière, je me sens un peu plus prêt cette année", précise-t-il, estimant avoir progressé en défense, avant de retrouver la compétition à Sapiac, contre Montauban samedi.
Des progrès qui le placent parmi les plaqueurs les plus efficaces du championnat, avec 84% de plaquages réussis depuis le début de la saison. Un penchant qui n'est pas sans rappeler les standards de François Cros, un des modèles du jeune toulousain.
"Ma plus grosse marge de progression, c'est partout: mes attitudes au contact, que ce soit en défense et en attaque, c'est la lecture du jeu aussi", indique Banos, qui n'a pas regoûté aux rassemblements des Bleus lors de cet tournée d'automne, à un poste où la concurrence est rude en club comme en sélection.
"Bien sûr que je l'ai dans un coin de la tête, mais pour l'instant, je ne me prends pas la tête, je joue tous les matches à fond, j'essaie d'aider l'équipe au maximum, et s'il faut que ça vienne, ça viendra", juge-t-il, tout en simplicité.
Par François BENEYTOU / Toulouse (France) (AFP) / © 2025 AFP