Le Premier ministre démissionnaire Sébastien Lecornu a déclaré hier soir au 20h de France 2 qu’« il faudra trouver un chemin pour que le débat ait lieu sur la réforme des retraites », précisant que la décision finale reviendra au Président de la République. Une phrase lourde de sens, alors que la suspension de la réforme est désormais évoquée au sommet de l’État. Mais combien coûterait réellement un tel geste politique ?
Une « respiration politique » à 3 milliards d’euros d’ici 2027
Selon Sébastien Lecornu, stopper la réforme des retraites reviendrait à offrir « une respiration politique », mais aussi un sérieux trou dans les caisses de l’État. Le Premier ministre estime le coût de cette suspension à 3 milliards d’euros d’ici 2027, un chiffre déjà conséquent pour des finances publiques fragilisées.
.@BrunoChretien : "La position d'Élisabeth #Borne est consternante. Si l'on devait suspendre la réforme des #retraites, on aurait une dégradation supplémentaire du coût du financement de l'économie. Ce n’est guère sérieux !" #GrandMatin https://t.co/7rnzWzyUHm pic.twitter.com/b4N3zXctWD
— Sud Radio (@SudRadio) October 9, 2025
Jusqu’à 13 milliards d’euros en 2035 selon la Cour des comptes
D’après les projections de la Cour des comptes, la facture grimperait à 8 milliards d’euros par an à l’horizon 2030, et jusqu’à 13 milliards en 2035. En cause : davantage de pensions à verser, une baisse des cotisations sociales, une réduction des recettes fiscales et même une perte de TVA, puisque les actifs partiraient plus tôt à la retraite.
Entre coût budgétaire et coût politique
Une addition salée, alors que la dette publique française dépasse déjà les 110 % du PIB. Pourtant, certains responsables politiques jugent que ce coût financier reste plus acceptable qu’une crise institutionnelle prolongée. D’autres rappellent qu’il serait toujours moins risqué qu’une éventuelle taxe Zucman sur les grandes fortunes mondiales, une mesure jugée explosive par le patronat, qui y voit une menace directe pour la compétitivité française.