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Réforme des retraites : on oublie "le déficit caché des pensions publiques"

Pour Agnès Verdier-Molinié, directrice de la Fondation IFRAP, la réforme des retraites est encore plus essentielle qu'on ne le pense.

Alors que la journée de grève et de manifestation bat son plein, pourquoi cette réforme des retraites est-elle indispensable ?

Réforme de retraites : un niveau de chômage sous-estimé

Pour Agnès Verdier-Molinié, directrice de la Fondation IFRAP, "Cette réforme des retraites est indispensable car, tout simplement, on va vers des niveaux de déficits très importants. Beaucoup plus importants qu'annoncés dans les rapports du Conseil d’Orientation des Retraites. Ils ont fait des évaluations de 12 milliards de déficit en 2027, avec des prévisions de chômage à 4,5%. Cela fait des années que l’on n'y est pas. Nous sommes à 7% de chômage. Avec une évaluation à 10% de chômage, on est en réalité à 20 milliards d’euros de déficit."

"La réalité est que la réforme est beaucoup plus importante que ce que l’on nous dit." Pour autant, ce n’est pas une grosse somme à l’échelle du budget de l’État. "Cela s’ajoute à des déficits déjà présents. En plus, il y a un sujet dont on ne parle quasiment jamais : le déficit caché des systèmes de pensions publiques. Il est évalué à 30 milliards d’euros par an, pas dans quelques années mais en ce moment. La cotisation employeur de l’État s’élève à 75%. C’est gigantesque, car il y a énormément de retraités de la fonction publique d’État. Tout cela est payé avec de la dette ou avec nos impôts. Tous les mois, on finance tout cela. Cela représente 200 euros par foyer assujetti à l’impôt sur le revenu."

 

Un coût de la dette qui dérape

D’autres raisons obligent-elles le gouvernement à faire ce choix, notamment les marchés financiers ? "Oui, évidemment, juge Agnès Verdier-Molinié, directrice de la Fondation IFRAP. Si on ne fait pas cette réforme des retraites, on a un risque énorme d’avoir des taux sur la dette française augmentant de manière très importante. On est actuellement un peu en dessous de 3% sur la dette à dix ans de la France. Ce sont des investisseurs qui prêtent de l’argent."

"Nous avons besoin de plus de 300 milliards d’euros cette année pour faire tourner la maison France. On les emprunte en grande partie sur les marchés financiers. S’ils se disent qu’il n’y aura que des déficits, un système qui ne sera pas finançable, ils vont nous prêter plus cher. Nous avons déjà eu un dérapage : le coût de la dette annuelle, voté au Parlement, est passé de 39 à 50 milliards parce que les taux ont augmenté. Si on laisse déraper le coût de la dette, on ne pourra plus payer les pensions et les salaires des agents publics."

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