Comme par hasard, les candidats proches de la majorité présidentielle française ont tous crié au scandale… parce qu’ils perdaient. Sans surprise, Emmanuel Macron a publié un message de soutien à cette alliance progressiste, qui lutte vaillamment contre le « populisme rampant ». Philippe David note que quand c’est Viktor Orbán qui soutient un candidat conservateur ailleurs en Europe, c’est de l’ingérence. Mais quand Emmanuel Macron soutient un camp à l’étranger ? Là, c’est de la « défense des valeurs européennes ». Cherchez l’erreur.
Et que dire de George Simion, le fameux épouvantail populiste ? Il a tout de suite été comparé à Donald Trump par les commentateurs français. Le parallèle est un peu facile. D’ailleurs, Philippe David rappelle qu’en France, on compare Marine Le Pen à Trump, Zemmour à Trump, même Michel Sardou doit y passer dans les dîners en ville. Bref : dès qu’un candidat ne plaît pas à la presse subventionnée, c’est Trump. Raccourci pratique, mais un peu usé.
Eurovision et Israël : quand le micro devient un tribunal
Et pendant ce temps-là, à l’Eurovision, Philippe David a vu autre chose : Aymeric Caron, ancien chroniqueur reconverti en moralisateur professionnel, s’est fendu d’un tweet accusant Israël de « falsifier le vote du public » avec sa chanson interprétée par Yuval Raphaël. En gros, si Israël n’est pas éliminé, c’est qu’il y a manipulation. La candidate, pourtant apolitique, devient une cible. Parce qu’elle est Israélienne, forcément. Le procès est expéditif, le tribunal est sur Twitter, et le verdict est sans appel.
Mais au fond, Philippe David se demande : comment peut-on crier à la manipulation des votes à l’Eurovision quand on reste étrangement muet sur les pressions politiques dans d’autres concours internationaux ? Là encore, deux poids, deux mesures. Et le pire, c’est que ces accusations frôlent l’essentialisation. À croire que le seul fait d’être Israélien vous rend complice de toutes les décisions de Tsahal. Drôle de logique. Et drôle de silence, quand ça vise d’autres pays…
Et puis Aymeric Caron termine son tweet par une ironie : « Alléluia ». Philippe David, lui, aurait préféré un peu moins de sarcasme et un peu plus de décence.