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Cyclisme: "Je suis fier de tout ce que j'ai pu faire", dit Démare avant sa dernière course

"Je suis fier de tout ce que j'ai pu faire", explique Arnaud Démare dans un entretien à l'AFP samedi à la veille de disputer la dernière course de sa carrière à Paris-Tours.

Marco BERTORELLO - AFP/Archives

"Je suis fier de tout ce que j'ai pu faire", explique Arnaud Démare dans un entretien à l'AFP samedi à la veille de disputer la dernière course de sa carrière à Paris-Tours.

A 34 ans, le sprinteur picard aux 97 victoires s'attend à une journée riche en émotions et pleine de nostalgie lors d'une course qu'il a remportée à deux reprises en 2021 et 2022.

QUESTION: Paris-Tours sera votre dernière course, êtes-vous prêts à tourner la page ?

REPONSE: "Depuis que je l'ai annoncé jeudi, j'ai reçu énormément de messages d'amour, des amis, de la famille. Ils me disent que je les ai beaucoup inspirés, que je les ai fait vibrer. Dans le sport, c'est aussi ce qu'on retient, les émotions. J'ai adoré faire ce que j'ai fait. J'ai pris énormément de plaisir. Maintenant, j'aspire à faire autre chose, à redescendre le petit plateau et ralentir le rythme. Quelque part, c'est aussi un soulagement."

Q: Comment imaginez-vous ce dernier jour de course ?

R: "Paris-Tours a toujours été pour moi un moment nostalgique parce que c'est la dernière course de la saison. On sait qu'on ne va recourir que trois, quatre mois après. Là, forcément, la nostalgie sera encore plus présente. Je suis quelqu'un de sensible, ça va être quelque chose de très particulier."

Q: Comment avez-vous pris la décision de raccrocher ?

R: "J'en discutais avec des amis dès le mois de mai. Je taquinais ma mère qui savait qu'elle partait à la retraite au 1er octobre en lui disant que je serais en retraite en même temps qu'elle. Je tâtais le terrain. Finalement, c'est quelque chose que je désirais au fond de moi."

Q: Dans quelle mesure la situation de votre équipe Arkéa-B&B Hotels, menacée de disparition, a pesé dans votre décision ?

R: "Je pense que c'est du 50-50. C'est vrai que je me suis posé la question de repartir sur un nouveau projet. Après, je n'ai pas eu de papier direct à signer en face de moi non plus. Au final, j'avais aussi peur de faire l'année de trop. J'aime tellement ce que j'ai fait que je ne voulais pas avoir ce sentiment de lassitude et d'écœurement."

Q: Quelle trace espérez-vous laisser ?

R: "Je pense surtout à ma longévité parce que malgré les grands noms, les Cavendish, les Boonen, les Kittel ou les Greipel, j'ai réussi à me faire ma place. Je n'ai pas gagné tous les dimanches, je n'ai pas écrasé la concurrence, mais j'ai réussi à exister parmi plusieurs générations. Cela a été beaucoup d'abnégation, des remises en question. Je suis fier de tout ce que j'ai pu faire."

Q: Quel sera votre meilleur souvenir ?

R: "Il y en a beaucoup. Les deux Giro qui ont été absolument incroyables, mes trois titres de champion de France, mes victoires sur le Tour de France, Paris-Nice, à Paris-Tours. Je retiens aussi le travail de mes équipiers. J'ai vraiment appris la signification de mots comme sacrifice, courage et douleur."

Q: Vous avez levé les bras à 97 reprises, c'est un regret de ne pas avoir atteint la barre des cent ?

R: "Maintenant, je peux dire que trois de plus, trois de moins, ça ne changera pas grand-chose. Cela m'a challengé en me disant qu'il fallait rester performant pour aller chercher ce petit record. Cela a animé mes deux dernières saisons. Mais je ne le prends pas comme un échec, ça montre aussi qu'on ne peut pas tout réussir."

Q: Avez-vous envie de rester dans le milieu du cyclisme ?

R: "J'adore la compétition et même l'hiver, ça me démange de mettre un dossard. Donc je pense que je vais vite enfiler les baskets et aller courir avec mon épouse. Et puis après, si j'ai l'occasion de pouvoir représenter une marque pour courir des courses gravel, ça me ferait plaisir. C'est une discipline en plein essor, un peu comme le trail il y a 10-15 ans. C'est le bon moment pour aller chercher un peu de plaisir dans cette discipline. Mais sans les sacrifices et sans partir de 120 à 140 jours dans l'année. Ça, j'ai donné."

PROPOS recueillis par Jacques KLOPP

Par Jacques KLOPP / Paris (AFP) / © 2025 AFP

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