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Argentine: heure de vérité pour la poursuite du procès Maradona

Déjà bien lent, le procès sur la mort de Maradona risque jeudi d'être renvoyé à la case départ, avec une décision attendue sur une éventuelle nullité, ou une reprise avec de nouveaux juges, après le scandale qui vu récuser une magistrate pour s'être prêtée à un documentaire non autorisé.

TOMAS CUESTA - AFP/Archives

Déjà bien lent, le procès sur la mort de Maradona risque jeudi d'être renvoyé à la case départ, avec une décision attendue sur une éventuelle nullité, ou une reprise avec de nouveaux juges, après le scandale qui vu récuser une magistrate pour s'être prêtée à un documentaire non autorisé.

Le tribunal de San Isidro (nord de Buenos Aires) doit déterminer lors d'une audience en mi-journée si le procès, débuté il y a deux mois et demi, peut reprendre et avec qui, ou si doivent être frappés de nullité débats et actes jusqu'ici.

Dans ce procès-phare qui fascine en Argentine et au-delà, sont jugés sept professionnels de santé - médecins, psychiatre, psychologue, infirmiers - pour des négligences ayant potentiellement entraîné la mort de Maradona, en novembre 2020, après des heures d'agonie selon l'accusation, sur un lit de convalescence à Tigre (près de San Isidro), après une neurochirurgie pourtant sans accroc.

En d'autres termes, le "Dieu" du football argentin, est-il décédé à 60 ans d'une crise cardiorespiratoire doublée d'un œdème pulmonaire- lorsqu'a lâché, inéluctablement, un corps usé par excès et addictions? Ou la mort était-elle évitable, et y a-t-il eu malveillance, éventuellement consciente? L'accusation a pour sa part dénoncé un "assassinat".

- Récusation d'une magistrate -

Mardi, le tribunal a prononcé la récusation d'une des trois magistrates, Julieta Makintach, à la position devenue intenable après la révélation de sa participation - à l'insu de tous - à la préparation d'une mini-série documentaire dont elle était une protagoniste-clef. "Une mort, une idole, une juge, un procès", promettait la bande-annonce, diffusée à l'audience dans la stupéfaction.

A la suite de l'épisode rocambolesque, des avocats de la défense - comme celui de Leopoldo Luque, médecin personnel de Maradona - ont demandé la reprise du procès, mais avec un nouveau trio de magistrats, considérant celui-ci entaché.

Le procureur Patricio Ferrari a appuyé ce changement d'équipe, déplorant "une contamination horizontale" qui "empêche la continuité". "Quelquefois il faut faire deux pas en arrière pour faire un pas en avant."

D'autres, tel l'avocat de la psychiatre de Maradona, ont réclamé la reprise, avec seulement un nouveau juge pour remplacer Makintach. Un autre encore, a sollicité la désignation d'un quatrième juge en sus, par précaution.

L'ancien médecin de la légende du football argentin Diego Maradona, Leopoldo Luque, est escorté à sa sortie du tribunal après une audience à San Isidro, dans la banlieue de Buenos Aires, le 27 mai 2025

L'ancien médecin de la légende du football argentin Diego Maradona, Leopoldo Luque, est escorté à sa sortie du tribunal après une audience à San Isidro, dans la banlieue de Buenos Aires, le 27 mai 2025

TOMAS CUESTA - AFP/Archives

L'avocat du groupe privé prestataire de soins - qui devait fournir équipement médical et suivi pendant la convalescence sous la responsabilité de l'équipe jugée - a réclamé purement et simplement la nullité.

Vingt audiences en deux mois et demi, une quarantaine de témoins entendus, certains - comme les filles de Maradona - pendant de longues heures éprouvantes et éplorées, des perquisitions menées dans une clinique, tout ça pour rien?

Initialement, le procès devait, à raison de deux audiences par semaine, s'étirer jusqu'en juillet. Un délai d'ores et déjà à oublier, alors que le procureur disait mercredi espérer "que le procès reprenne cette année".

AFP / San Isidro (Argentine) (AFP) / © 2025 AFP

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