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XV de France: Nolann Le Garrec a forcé son destin

Première titularisation, premier essai, une chistera osée et un dynamisme précieux: Nolann Le Garrec, qui était allé "chercher le maillot" de Maxime Lucu, a répondu aux attentes lors de la victoire du XV de France au pays de Galles (45-24) dimanche dans le Tournoi des six nations.

Adrian DENNIS - AFP

Première titularisation, premier essai, une chistera osée et un dynamisme précieux: Nolann Le Garrec, qui était allé "chercher le maillot" de Maxime Lucu, a répondu aux attentes lors de la victoire du XV de France au pays de Galles (45-24) dimanche dans le Tournoi des six nations.

Sa longue chistera à la demi-heure de jeu aurait mérité que l'action se termine par un essai, mais il a manqué quelques mètres à Louis Bielle-Biarrey pour aller jusqu'au bout.

Ce geste, aussi risqué qu'admirable, a en tout cas illustré le culot et la confiance du demi de mêlée de 21 ans, dont c'était pourtant la première titularisation avec les Bleus après être sorti trois fois du banc lors des trois premières journées du Tournoi.

Le Garrec venait, quelques minutes plus tôt, d'inscrire en filou son premier essai international -- le 11e cette saison toutes compétitions confondues -- en s'échappant au ras d'un ruck sous le nez du capitaine gallois Dafydd Jenkins, surpris.

Désigné homme du match, il a, plus globalement, été intéressant dans sa conduite du jeu, éjectant les ballons nettement plus rapidement que ce que Lucu avait montré lors des trois premières journées du Tournoi.

"C'est encore des rêves de gosse qui se réalisent", a savouré le Breton après la rencontre. "Déjà de jouer dans ce stade et d'y gagner. Il y a encore plein de choses à améliorer, mais ce soir je vais garder ça".

Son entame de match a notamment été compliquée, avec une passe mal ajustée qui a conduit à l'ouverture du score galloise.

"Il y avait forcément de l'appréhension", a-t-il reconnu. "Je ne suis pas quelqu'un de très stressé, mais c'est vrai qu'aujourd'hui, c'était peut-être un peu plus tendu que d'habitude".

- "Il a répondu présent" -

Ses entrées en jeu intéressantes face à l'Irlande, l'Ecosse et l'Italie, de plus en plus tôt à chaque fois, lui ont valu d'endosser au Millennium Stadium de Cardiff le numéro 9 laissé vacant par Antoine Dupont, qui fait l'impasse sur le Tournoi cette année pour se concentrer sur le rugby à 7 dans l'optique des Jeux olympiques de Paris cet été.

Le demi de mêlée du XV de Frande Nolann Le Garrec (g) contre le pays de Galles dans le Tournoi, le 10 mars 2024 à Cardiff

Le demi de mêlée du XV de Frande Nolann Le Garrec (g) contre le pays de Galles dans le Tournoi, le 10 mars 2024 à Cardiff

Adrian DENNIS - AFP

"Nolann, c'est le symbole même d'un joueur qui vient chercher le maillot. Il a fait trois entrées convaincantes", avait dit dans la semaine l'entraîneur de l'attaque française Patrice Arlettaz après l'annonce de la composition d'équipe.

"C'est une performance à la hauteur de ses entrées en jeu, juste offensivement", a commenté Fabien Galthié après la victoire au pays de Galles. "Il s'est relâché au fil de l'eau. Il était en permanence face au jeu. C'est une de ses qualités premières. Il fait partie des joueurs qui se sont levés. Il a répondu présent".

Le sélectionneur, lui-même ancien demi de mêlée a tout de même retenu son souffle sur la fameuse chistera de la 33e minute, pas loin d'être interceptée. "Elle est passée...", a-t-il souri. "On regardait le ballon voler, le Gallois qui tendait la main en se disant 'ça passe, ça passe pas?'... Mais elle est passée".

Parti au Japon pour la tournée estivale de 2022, Le Garrec n'avait alors pas eu la chance de jouer, pas plus que face à l'Italie l'an dernier dans le Tournoi alors qu'il était sur le banc derrière Dupont.

Ses débuts en sélection étaient très attendus cette fois après une première partie de saison tonitruante en club. Et pourtant, son destin de rugbyman de haut de niveau était loin d'être tracé.

Le demi de mêlée est le premier joueur né en Bretagne à porter le maillot bleu depuis le Finistérien Gérard Bouguyon (9 sélections) en 1961.

"Je suis très fier. Ce sont mes racines. Je suis très attaché à ma région", avait-il témoigné après sa "première un peu contrariée", lors de la lourde défaite face à l'Irlande (38-17) le mois dernier. "Quand tu es un jeune petit Breton, ce n'est pas forcément le destin qui t'est prédit". Il a réussi à le forcer.

Par Sébastien DUVAL / Cardiff (Royaume-Uni) (AFP) / © 2024 AFP

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