Longtemps critiqué pour ses erreurs défensives ou son manque de constance, l'explosif ailier de Toulon Jiuta Wainiqolo, flamboyant depuis plusieurs semaines, est une des armes du RCT avant d'affronter Bordeaux-Bègles en demi-finale du Top 14 samedi (21h05).
"C'est l'un des joueurs les plus prometteurs à son poste. Beaucoup de clubs l'ont sollicité et il a préféré rejoindre le projet de Toulon. C'est un joueur qui fera parler de lui", commentait en 2021 Patrice Collazo, alors manager du club varois, au moment d'annoncer la signature de ce trois quarts fidjien de 22 ans, inconnu du grand public.
Quatre ans plus tard, force est de constater que l'ancien coach toulonnais ne s'était pas trompé au sujet du champion olympique de rugby à VII à Tokyo en 2021, devenu incontournable dans l'effectif rouge et noir en cette fin de saison.
Pourtant, l'international fidjien (13 sélections) n'entrait pas forcément dans les plans du staff varois cette année avec seulement quatre titularisations entre septembre et janvier, Pierre Mignoni lui préférant l'expérimenté Gabin Villière et le prometteur Gaël Dréan (24 ans, 12 essais cette saison).
Au fil des mois, Jiuta Wainiqolo a su retrouver ses jambes de feu et ses crochets dévastateurs pour regagner sa place dans le XV de départ, lui qui a disputé en moyenne 22 rencontres par saison avant cette année depuis son arrivée dans le Var.
L'ailier fidjien de Toulon Jiuta Wainiqolo navigue dans la défense de Clermont en Top 14 au stade Mayol à Toulon le 19 avril 2025
MIGUEL MEDINA - AFP/Archives
"Quand Jiuta est comme ça, il est très très dangereux. C'est un facteur X. Il met beaucoup de doutes dans les défenses adverses. Quand il est comme ça, il nous fait du bien. C'est de bon augure pour la suite", se réjouissait Pierre Mignoni début juin après la victoire du RCT contre l'Union Bordeaux-Bègles, marquée par un nouvel essai de cinquante mètres de Wainiqolo.
- "Un essai de fou" -
"Il est impressionnant dans ses capacités à changer de direction sans avoir beaucoup de déperdition d'accélération et de vitesse", analyse le directeur de la performance girondine Thibault Giroud, saisi par cet "essai de fou, il arrive de nulle part."
Ce n'était pas la première fois que le Fidjien de 26 ans réalisait cet exploit après avoir déjà traversé les défenses de Montpellier et de Lyon cette saison ou, plus récemment, du Castres Olympique la semaine passée en barrage.
"On l'a subi dernièrement sur le match retour", a déclaré cette semaine l'arrière de l'UBB Romain Buros. "Comment se préparer ? Il faut éviter de lui laisser des un contre un."
"La grosse erreur serait de se concentrer sur une seule personne et de monopoliser des joueurs sur une seule personne", prévient cependant Giroud.
Mais la défense de l'UBB réussit bien au Fidjien, avec trois essais marqués face aux Girondins depuis son arrivée en Top 14, dont un doublé lors de la 25e journée, son troisième de la saison.
L'ailier fidjien de Toulon Jiuta Wainiqolo aplatit dans l'en-but de Saracens en Coupe d'Europe au stade Mayol à Toulon le 5 avril 2025
Christophe SIMON - AFP/Archives
Wainiqolo, qui s'est engagé avec Lyon pour les trois prochaines saisons, dispute ses dernières minutes avec le Rugby Club Toulonnais, payant certainement son statut de joueur non-JIFF (Joueur Issu de la Filière Formation) et son manque de constance aux yeux du staff.
Le natif de Suva, en pleurs lors de la cérémonie en hommage aux joueurs partants au stade Mayol, aura encore une occasion de faire rugir le public toulonnais, samedi au Groupama Stadium.
Par Lucas BERTOLOTTO / Toulon (AFP) / © 2025 AFP