Dos au mur avant le match, dans les cordes pendant 20 minutes, Monaco est parvenu vendredi à domicile à décrocher sa première victoire en finale du championnat contre Paris (81-78) et à arracher un quatrième match.
Les deux équipes, déjà opposées en finale l'an passé (victoire 3-1 de Monaco), se retrouveront dès dimanche, de nouveau en Principauté.
Paris aura une nouvelle balle de match pour décrocher le premier titre de champion de son histoire et conclure en beauté une saison quasi parfaite, où il a déjà remporté la Coupe de France et atteint les quarts de finale de l'Euroligue dès sa première participation.
"Il n'y a pas d'urgence, pas de quoi paniquer. On n'a pas fait un super match, malgré tout on perd (seulement) de deux ou trois points. Ça veut dire que si on arrive à faire les ajustements pour dimanche, on va pouvoir revenir différemment (à Paris)", a déclaré Yakuba Ouattara.
Monaco l'abordera pour forcer un match 5 décisif mardi à Paris, le vent dans le dos. "J'ai revu le feu dans le regard de mes joueurs, cette flamme qu'on avait perdue lors des deux premières manches à Paris" a lancé Vassilis Spanoulis, l'entraîneur monégasque.
Son équipe a pourtant longtemps marché vendredi au bord du précipice, hors-sujet alors qu'elle était dans l'obligation de conserver sa double couronne de championne de France pour ne pas vivre une saison blanche malgré une finale d'Euroligue.
L'ASM a pendant la première période été dominée de la tête et des épaules comme lors des deux premiers matches (94-82 et 92-67), en manque de cohésion collective et souffrant de l'absence de sa vedette Mike James, écartée, et de son intérieur Daniel Theis.

Les joueurs de Monaco le 20 juin 2025
Valery HACHE - AFP
Elle a ainsi encaissé un 13-1 d'entrée, plantée en plein coeur par trois tirs primés de Paris.
Malgré un sursaut, dans le sillage d'Elie Okobo ou de Terry Tarpey, elle a atteint la fin du premier quart-temps avec plus de 10 points de retard (23-12), comme la mi-temps (45-33).
A chaque fois qu'elle se rapprochait de Paris, notamment grâce à Okobo de nouveau, le club de la capitale la repoussait à bonne distance, par ses artificiers Sebastian Herrera et Nadir Hifi (34-24 puis 37-24, 15e).
- Le réveil de Blossomgame -
Tout a changé en début de troisième quart-temps avec le réveil de Jaron Blossomgame (26 pts et 4 rebonds) qui, couplé à la performance d'Okobo (17 pts et 10 passes décisives) et à un changement tactique de Spanoulis, qui a joué "small ball" (sans très grand joueur sur le parquet), a sonné la révolte des Monégasques.
"(Le small ball) leur a apporté plus de rapidité dans leur jeu, plus d'agressivité aussi, très physique", a souligné Ouattara.
Blossomgame, quasi invisible depuis la finale de l'Euroligue, a enchaîné les paniers et tirs à trois points, permettant notamment à la "Roca Team", sur un "2+1", d'égaliser à la 26e minute (55-55).
Monaco a remporté ce troisième quart-temps 30 à 15 pour aborder avec trois longueurs d'avance (63-60) le dernier quart-temps.
Lors duquel Blossomgame et le club du Rocher ont continué sur leur lancée, à l'image d'un contre (du même Blossomgame) rageur sur Kevarrius Hayes sur une balle d'égalisation (76-76) à 3 minutes du buzzer.
Ou d'une faute grossière de Jordan Loyd d'entrée de quatrième quart-temps sur le maître à jouer TJ Shorts, pour lui signifier que rien ne lui serait facile, désormais.
L'Américain (20 pts), double MVP du championnat, ne marquera aucun tir en deuxième période (que des lancers-francs) et sortira après sa deuxième faute antisportive.
Pour sanctionner celle-ci, Loyd rentrera deux de ses trois lancers-francs, donnant trois points d'avance à 41 secondes du buzzer à l'ASM (81-78), qui cependant manquera le coche: Okobo a raté la cible puis Diallo sa claquette sur la possession suivante.
Paris a donc eu une balle de prolongation, mais le tir lointain de Hifi a rebondi le cercle, trop court comme la tentative dans la foulée de Mikael Jantunen.
Rendez-vous dimanche de nouveau sur le Rocher.
Par Christophe BELLEUDI, Nicolas KIENAST / Monaco (AFP) / © 2025 AFP