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Guilhem Guirado : "Notre collectif n'était pas assez fort"

Par Justin Boche

Le talonneur de l'équipe de France de rugby était l'invité exceptionnel du Journal de la Coupe du monde dans Sud Radio Sport. Au micro de Judith Soula, il est revenu sur l'énorme désillusion des Bleus contre la Nouvelle-Zélande et sur le futur du XV de France.

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72 heures après la défaite comment te sens-tu ? Toujours un peu fatigué par rapport au match. Mais rentrer dans nos familles nous fait du bien. Ça fait aussi du bien de retrouver notre club et nos repères du quotidien. Le sentiment d'échec a entraîné de nombreux règlements de compte parmi les anciens joueurs, les dirigeants. Qu'est-ce qui a été le plus dur à vivre ?La politique ce n’est pas l'affaire des joueurs. On a subi cette grosse défaite et cette désillusion. Ça a été difficile pendant 80 minutes. C'est dommageable pour ce groupe qui a beaucoup donné pour cette coupe du monde et qui ressort taché.Pourquoi les Blacks ont-ils été plus forts ?Ils ont tenu le ballon et on s’est beaucoup fatigué. Après ils ont marqué beaucoup d'essais en contre. On n'a pas pu rivaliser. Même les rares fois où l’on y a cru on a pris un essai juste après. Est-ce que tu as ressenti la différence entre hémisphère sud et hémisphère nord ?Ce que j’ai ressenti, c’est surtout le jeu aéré et dynamique des All-Blacks. On n’a jamais eu le ballon et on a couru derrière eux en sous-nombre. Contre l'Irlande, on n'a pas réussi à enchaîner les temps de jeu. On n'a pas réussi à bien se libérer. C’est dommageable, mais j'espère que ça va nous servir à quelque chose. Est-ce qu'aujourd'hui, en tant que joueurs, vous voulez être plus entendus ?On voulait être bon sur le terrain et on n'a pas été irréprochables. Ce qui est sur c’est que l'on a du travail et il faut que l'on gagne un tournoi des 6 nations pour acquérir notre soif de vaincre. Mais vous voulez dire des choses aujourd'hui dans les discussions ?On joue bien en club alors je ne vois pas pourquoi on ne pourrait pas le faire en équipe de France. Il faut qu'on enlève notre bride qui est d'avoir peur de mal faire. Le reste c’est le problème d'autres personnes. Tu vas être l'un des piliers de la prochaine équipe de France. Quand le nouveau staff va proposer des choses est-ce que tu vas vouloir donner ton avis ? On était déjà tous concernés. Chacun donnait son ressenti en fonction de ses repères de club. Mais il ne faut pas que ce soit l’anarchie. Il faut un but commun et pas que chacun arrive avec sa petite idée en fonction de son club. Il va surtout falloir partir sur un rugby de mouvement et de passe qui réussit aux pays de l’hémisphère sud. Mais avant tout, ces nations gagnent les premiers duels et font mal dans les zones de ruck. Ce que l'on n'a pas réussi à faire. Pourquoi ne l'avez-vous pas fait ? Je pense que notre collectif n'était pas assez fort et ça s'est vu. Il ne faut pas se leurrer. Pierre Camou, le président de la FFR a annoncé la mise en place de contrats fédéraux pour les 40 meilleurs joueurs français. Est-ce la solution ?Je ne sais pas trop. Ça se fait ailleurs. Est-ce que ce sera faisable en France ? Je ne sais pas. Et je ne sais pas si ça se fera durant ma carrière de rugbyman. Un pronostique pour la suite de la Coupe du monde ? Tout le monde pense que les Blacks vont gagner après leur victoire contre nous. Mais je dis méfiance. Parce que les quatre équipes peuvent l'emporter. Ça va se jouer sur des détails. C'est drôlement ouvert et c'est tant mieux. C'est quoi le programme désormais pour toi ? Après une telle bévue, c’est toujours intéressant de se remobiliser pour faire un gros match. Bernard Laporte nous a reçus à bras ouvert mardi et on bosse très dur pour faire un gros match samedi à Toulon.

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