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Daniel Herrero : "Novès ne fait pas de cadeaux"

Par Mathilde Régis

Daniel Herrero, consultant rugby, commente en direct les matchs du XV de France sur Sud Radio. Pour l’émission Sud Radio Sports, il décrypte les changements annoncés hier par Guy Novès, juste avant l’affrontement décisif de ce weekend contre le Pays de Galles.

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Sud Radio Sport : À 24 heures de ce match contre le pays de Galles, Guy Novès a annoncé du changement dans l'équipe de France. On change une équipe qui gagne ? Daniel Herrero : On pourrait dire qu'il change une équipe qui gagne, mais qui aurait quand même surtout dû perdre. Il y avait déjà eu des changements après le premier match contre l'Italie. La victoire cachait un peu les insuffisances. Il fallait les pallier par des innovations et des changements. Là, il change cinq ou six joueurs, mais deux ou trois sont assez signifiants de l'état d'esprit de Guy Novès. Il s'est adapté à l'adversaire gallois ? On pourrait avoir cette sensation. D'évidence, il est préoccupé par le grand volume et le jeu installé des gallois. Ils construisent beaucoup, ils sont propriétaire d'un jeu qu'ils maîtrisent depuis longtemps, ils se déplacent et jouent en construction tout terrain. Ils ont aussi une grande capacité à installer du contre. Ça inquiète Guy Novès, il a vu des faiblesses assez criardes face à l'Italie et confirmées un peu, notamment sur le plan de la réorganisation défensive et de la vitesse de déplacement, par le match face à l'Irlande. Il semble qu'il faut mettre des trublions dans notre collectif. Le changement le plus significatif, c'est la titularisation de Maxime Machenaud et celle d'Antoine Burban. Machenaud on s'y attendait un peu, Sébastien Bézy n'aura pas survécu aux deux premiers matchs... Guy Novès avait essayé de transmettre à son poulain Bézy qu'il connait très bien. Il lui avait donné sa confiance pour le deuxième match contre l'Irlande, mais il n'a pas été conforme aux espérances. Il a été sans doute très appliqué, sérieux et méthodique, mais relativement peu efficace et peu dangereux sur l'adversaire. À 20 minutes de la fin face à l'Irlande, les coachs font rentrer Machenaud. Il va changer le match. Il va se positionner accélérateur des choses, il éjecte plutôt bien et il prend de l'initiative, dont une amène l'essai qui donne la victoire. Ça, dans le cœur de Novès, ça marque. La confiance en Bézy n'est pas totalement réformée ou abandonnée, mais il part sur le banc et Machenaud et sa fraîcheur s'impose. Dans la politique des hommes en forme, un choix est fort en deuxième ligne, Yoann Maestri est relégué sur le banc, c'est Alexandre Flanquart et Paul Jedrasiak qui débuteront face aux Gallois. Maestri était pourtant considéré comme un cadre ?Plus que ça, c'est un cadre, un pivot, un leader. C'est un sauteur, il est bon à l'aérien, mais c'est en même temps un homme du combat. C'est probablement un des joueurs les plus sévères à l'impact. Son rayonnement sur les hommes le positionnait vice-capitaine. Mais Novès, en le mettant sur le banc, atteste aussi une volonté de montrer qu'il ne fait pas de cadeaux. Il part au frigo avec ce sentiment qu'il n'est pas dans son meilleur rayonnement. Là on voit un autre pan de la démarche de Guy Novès qui est la politique de l'homme en forme. Désolé, Maestri est un peu bas en ce moment, Jedrasiak semble pétiller, il est encore un peu désordre, il est un peu brut de décoffrage, mais il apporte cette fraîcheur. Le grand Flanquart est aussi conforme, il est à peu près bon partout : en l'air, au sol, sur le défensif et sur le déplacement. L'invité surprise, c'est quand même l'ailier du Stade Français Djibril Camara qui arrive au dernier moment et se retrouve titulaire ?À mon sens c'est un peu moins signifiant que Machenaud, Maestri et Burban. On n’a d'ailleurs pas évoqué Burban, qui est l'enfant légitime de Thierry Dusautoir. À savoir cette troisième ligne rude, appliquée, bonne a l'impact et très agressif au défensif. Cela atteste une volonté de troubler les enchainements des Gallois. Pour Camara, c'est un peu moins significatif, car à mon sens, ça vient après un déficit sur ce poste un peu fragile, deux ou trois ailiers sont blessés et un ou deux de longue date. Aussi, dans la semaine, il y a eu la bourde : nos coachs voyant la grande lacune sur le poste d'ailier sont allés voir David Smith, le Néo-Zélandais qui joue maintenant à Castres après être passé à Toulon. On s'est aperçu qu'il n'était pas titulaire de la licence au niveau international.Quelle a été ta réaction quand tu as appris que David Smith avait été convoqué, puis révoqué ?C'est un gros couac, ça veut dire qu'il y a souffrance et approximation grave. On l'appelle, on le fait venir, il miroite la perspective de l'équipe nationale française et voit Vakatawa à l'autre aile qui est titulaire sans équivoque. Il pense que c'est peut-être son tour et il n'est pas arrivé depuis deux heures qu'on lui signale que les papiers ne sont pas en règle et on le renvoie dans ses terres. En conséquence de tout ça, on se rend compte qu'on n’a pas beaucoup d'ailiers de performances régulières, de fraîcheur et de haut niveau.Pour réécouter entièrement l'émission du 25 février, cliquez ici.

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